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02 janvier 2010

Pas de trêve pour les étrangers

Deux familles étrangères, déboutées du droit d'asile, sont l'otage d'une loi absurde : parce qu'il existe des situations de personnes "ni- régularisables ni-expulsables", des gosses de 2 à 6 ans ont passé une nuit dans un immeuble non chauffé, éclairé à la bougie.

La fermeture du Centre d'Accueil des Demandeurs d'Asile de la Charmille et la réouverture d'un autre CADA à l'ex-clinique Marie-Immaculée a laissé sur le bord du chemin ces familles qui ne sont plus considérées comme demandeuses d'asile dès lors qu'elles ont été déboutées. D'un côté, un couple, lui Arménien, elle Azerbaïedjanaise, rejetés par l'un et l'autre pays, avec trois jeunes enfants, nés en France ; de l'autre, une famille d'une ethnie yazeri, rejetée dans son pays d'origine, composée d'une femme âgée et malade, son mari et ses deux grands fils dont l'un au moins est souffrant.

L'immeuble de la Charmille a été vidé. Il doit être "sécurisé" et les fluides ont donc été coupés. Il sera démoli. En attendant et dans l'urgence, un groupe électrogène a été installé ce matin par l'Office Public de l'Habitat. Alertée par Réseau Education Sans Frontière et par Yann Galut, j'ai appelé le Président et le Directeur. En réalité, la "solution" provisoire était prête, il fallait cependant en accélérer la mise en place. C'était fait à 11 heures ce matin ... ç'aurait été évidemment mieux d'éviter une nuit dans le froid.  

Mais il ne faut pas se tromper de cible. La responsabilité dans l'affaire, c'est une loi absurde, des directives données aux Préfectures toujours plus extrêmistes et un blocage de la situation qui devient, malheureusement, une histoire de "fierté" de part et d'autre. Je voudrais dire avec force que les enfants n'ont pas à pâtir des disputes des adultes.

Que leur est-il proposé par l'Etat ? Pour le moment, d'aller au "115", l'accueil d'urgence, dans les conditions de droit commun c'est à dire en quittant les lieux tous les matins à 8 h, sans pouvoir laisser la moindre affaire personnelle. Or des conditions plus favorables ont été faites à d'autres familles, qui peuvent rester pendant la journée au chaud. Pourquoi pas pour eux ? Parce qu'ils ont eu le tort de demander des papiers et pas une nouvelle solution provisoire, bref, parce qu'ils ont voulu se battre ? Cela mérite-t-il que l'on "punisse" les enfants ? N'est-ce pas bien mal placer l'autorité de l'Etat ?

Et, au final, n'est-il pas évident que cette "solution" du 115 n'en est pas une et que la seule solution est la régularisation des familles ?