Irène Félix

A Saulzais, les agriculteurs regroupés en CUMA (Coopérative d'Utilisation de Matériel en Commun) ont investi dans une presse à colza pour produire de l'huile et faire tourner leurs moteurs. Ils sont aidés par le Conseil Général et la Région et suivis par l'ADEME. C'est la filière courte de valorisation énergétique de la production agricole : on produit, on presse, on consomme ... et on garde le tourteau pour les vaches.
La profession agricole a plutôt privilégié les filières industrielles, mélangeant le diester (de l'huile transformée) au gaz oil pour livrer à toutes les pompes un mélange contenant du carburant végétal. L'avantage, majeur, ce sont les volumes potentiellement concernés donc l'ampleur des débouchés. Les inconvénients ? D'abord une grande dépendance vis-à-vis de la filière pétrolière qui, c'est rien de le dire, n'attend pas la production agricole et un partage de la valeur ajoutée sur laquelle je ne me fais pour ma part aucune illusion. Ensuite la concentration de la transformation dans de grosses usines près des installations pétrolières donc loin du Cher : encore une fois, les emplois et la richesse liés à la transformation des produits agricoles départementaux s'en vont ailleurs.
C'est pourquoi il est naturel que nous soyons à l'écoute de projets plus locaux même si leur développement en grand, pour des raisons de fiscalité sur les carburants, est freinée actuellement.