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12 avril 2006

Les performances de l'économie sociale

Le Relais est une association d'insertion avec laquelle le Conseil Général passe convention pour différentes actions en direction des allocataires du RMI. Je prépare mon intervention pour leur Assemblée générale, demain soir.
Le travail fait au Relais, comme dans les autres associations d'insertion, permet à des hommes et des femmes souvent très détruits par la vie de trouver des repères et d'amorcer ou conforter une vie sociale, de chercher une voie professionnelle, de faire ou refaire l'apprentissage de gestes de travail et d'une vie d'équipe. Le Relais est probablement une des associations d'insertion du Cher qui travaille avec celles et ceux qui sont le plus en difficulté : c'est son objet social et ses adhérents y veillent. De ce fait, les résultats en termes d'insertion professionnelle "durable" sont à apprécier en regard de la situation des personnes accueillies. A cette aune-là, Le Relais n'a pas à rougir de ses résultats qui justifient la confiance renouvelée que nous lui apportons.
La droite imagine que le secteur privé ferait mieux. C'est la mode dans plusieurs départements et à l'ANPE qui sous-traite de plus en plus au privé. Une étude publiée dans "Entreprises et carrières" montre pourtant que les opérateurs privés ne sont pas plus performants que les autres, loin s'en faut ! Leurs résultats de placement selon les normes ANPE (CDI ou CDD de plus de 6 mois) varient selon les organismes de 9 % à 38 % du public accueilli, pour des demandeurs d'emploi déjà triés sur le volet (ils refusent de prendre en charge près de 70 % des personnes en recherche d'emploi !). On admet en général, et c'est vérifié dans le Cher, que les résultats d'insertion professionnelle des opérateurs classiques de l'économie sociale sont de l'ordre de 30 % des personnes accueillies. Pour quel prix ? 650 à 2000 € selon le type d'action en association ; 3000 à 6000 € dans le privé. C'est bien l'économie sociale qui est la plus performante... et le secteur privé qui s'enrichit de la misère.
Le professionnalisme de leurs salariés est donc une bonne raison pour s'appuyer sur les associations, l'engagement de leurs militants en est une autre. Avoir, dans la cité, des hommes et des femmes partageant le souci de lutter contre les exclusions et capables d'interpeller la société sur ce point est précieux. C'est la raison pour laquelle j'ai proposé la signature d'une charte d'engagements réciproques entre le Conseil Général du Cher et les associations oeuvrant dans le cadre du programme départemental d'insertion. Cette charte valorise le militantisme associatif. Elle nous a aussi conduit à proposer aux associations des conventions pluri-annuelles pour leur permettre une meilleure sérennité d'action.