Irène Félix

J'ai pris le temps aujourd'hui de feuilleter les résultats de chacune des communes du Cher pour les régionales. Le score du Frant National dans les communes rurales est décidément très haut, couramment entre 15 et 20 %, parfois au-delà. Ce phénomène, déjà observé en 2007, d'un vote frontiste devenu un vote rural, semble s'enraciner. Je sais que le monde rural est inquiet : inquiet pour une agriculture chahutée par la mondialisation et la libéralisation, voulue ou subie par l'Europe et contrainte par l'OMC ; inquiet de la perte des services publics ; amer de l'exode des enfants et petits enfants, de plus en plus vécu comme un abandon ; inquiet de la perte des médecins et professionnels de santé, des commerçants locaux ; crispé par rapport à ces évolutions technologiques, environnementales et sociales qui se décident désormais ailleurs, dans un monde qu'il ne reconnaît pas comme sien.

Il y aurait pourtant une toute autre réponse à l'inquiétude que ce vote de rejet et de repli. La majorité régionale a fait sienne une politique de soutien au tissu associatif ; d'aide aux déplacements ; de financement des maisons de santé pluri-disciplinaire ; d'aide aux filières agricoles ; de financement de la recherche. Autant de façons d'aider le monde rural à vivre, qu'il faut démultiplier.