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26 mai 2009

Julien Coupat

Je vais encore affoler les aiguilles de certains de mes lecteurs. Mais tant pis.

Il a du panache ce Julien Coupat dans la longue interview, très philosophico-politico-dogmatique qu'il donne au Monde. On ne peut pas lui reprocher de s'être fait plaisir sur le style (pseudo ?)- intellectuel : en taule, il n'a pas grand chose d'autre à faire, à part, dit-il, des étirements et du footing. Il a raison de se faire plaisir.

Il n'est pas auteur de L'insurrection qui vient, dit-il : peu importe. Ce bouquin est intéressant parce que son analyse de notre société, bien que cruelle, est pour l'essentiel réaliste : tyrannie de l'argent, perte culturelle due à l'urbanisation-consommation-aliénation à tout crin, perte de lien social et des solidarités de proximité, ambigüité du rapport à la famille, ...

Quant aux conclusions, insurrectionnelles mais cependant exprimées avec distance et humour, je ne les partage pas. Cela dit, quand j'étais jeune, on lisait Che Guevarra dans le texte et à côté, L'insurrection qui vient a un côté gentillet. Pas de quoi, me semble-t-il, fouetter un chat.

Et c'est pour cela que l'acharnement judiciaire et gouvernemental sur Coupat et "ses amis" semble assez dérisoire. Il n'est pas faux de dire que plus le pouvoir s'acharne, plus il donne raison à la théorie d'une classe dominante qui aurait besoin de la peur du terrorisme pour rester acceptable dans une société qu'elle a rendue invivable.

Je ne crois ni au grand soir ni aux barricades. Je défends la justice et la liberté par la transformation de la société au moyen de la délibération démocratique. Mais le pouvoir anti-démocratique de la puissance financière est tel qu'il peut finir par rendre ce combat inutile et inaudible.