14 juin 2008
Sarkozy
Je me suis rendue à l'invitation reçue du Président de la République pour une table ronde sur les soins palliatifs. Le sujet me paraissait suffisamment sérieux, en lien avec les difficultés que j'ai à connaître dans le cadre de mes responsabilités départementales auprès des personnes âgées.
Le sujet est sérieux et mérite mieux que des effets de manche. Je ne sais ce qui a été dit et échangé à l'hôpital. Mais du Palais d'Auron, je retiens plusieurs points.
Sur le fond, par la voix des professionnels venus témoigner :
- des besoins complémentaires en lits et en moyens à l'hôpital, pour un type de prise en charge qui se plie encore plus mal que les autres aux modalités de la tarification à l'acte : quels actes quand il s'agit d'une prise en charge faite d'écoute et de temps passé avec les personnes et leurs familles ;
- la difficulté d'assurer correctement le suivi des personnes à domicile dans des situations de carence en médecins et le besoin pressant d'un engagement de l'Etat dans la répartition géographique des professionnels des soins de ville ;
- les besoins dans les maisons de retraite (je ne découvrais pas) et l'urgence à inclure les soins palliatifs dans les dotations "soins" (c'est à dire en financement Etat) de ces établissements (pour mémoire, actuellement, à Bellevue et aux Amandiers (George Sand), l'équipe "douleur" met à contribution un psychologue financé par les familles, faute d'une prise en charge suffisante dans le budget soins) ;
- les nécessaires évolutions dans la formation des médecins pour intégrer la question des soins palliatifs et plus largement des compétences sociales et humaines en complément de l'excellence scientifique et technique ;
- le rôle des associations et de l'accompagnement bénévole mais formé.
Le Président a annoncé un plan important mais dont les moyens sur le terrain restent à préciser. Les chiffres paraissent élevés : ramenés à des lits d'hôpitaux, c'est moins impressionnant qu'il n'y paraît.
Sur la forme, j'ai été choquée par le début de l'exposé de Sarkozy : "avant moi, personne ne s'était occupé de la mort et moi, je vous en parle". Il manque un peu de mémoire. Je me souviens notamment d'une implication forte de Kouchner (ben oui, ...) sous le gouvernement Jospin pour faire avancer la question des soins palliatifs et la prise en charge de la douleur en milieu médical. Qu'il faille progresser, c'est une évidence ; que cette intervention soit utile, sans doute ; qu'il soit le seul à s'en préoccuper, sûrement pas.
J'ai été agacée sur le plan politique : sur le fond, sa prise de parole manquait de profondeur. J'ai surtout retenu une tentative de justification des franchises médicales. Je résume : on ne peut pas augmenter les cotisations sur le travail, ce serait trop cher ; on ne peut pas augmenter la CSG, ce serait mauvais pour le pouvoir d'achat ; donc on augmente les franchises, pour votre voiture, vous avez bien une franchise, non ?
Parce que le franchises, ça ne concerne pas le pouvoir d'achat peut-être ? et le pouvoir d'achat de ceux qui sont malades ce qui semble un critère particulièrement choquant.
J'ai été amusée par sa tenue : c'est vrai, je ne regarde jamais la télé et je n'ai donc pas de référence. Mais, placée où j'étais, je ne voyais que ses pieds ... qui s'agissaient sans cesse. Nerveux, le Monsieur !
J'ai été choquée par l'organisation. Je le disais, j'y allais par esprit républicain. Que les représentants du Conseil Général n'aient même pas de chaise prévue alors que les militants UMP attachés parlementaires ou autres s'étalaient dans les premiers rangs, ce n'est pas très républicain ... Mais bon !
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