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13 octobre 2011

Primaires : encore un débat qui nous honore

C'était un beau débat, engagé mais sans agressivité, entre deux personnalités de gauche soucieuses de ne pas hypothéquer l'avenir, quel qu'il soit, en querelles vaines. Mais soucieuses aussi, surtout du côté de Martine Aubry, de ne rien laisser dans le vague de façon à ce que le choix des électeurs de gauche, puis leur engagement dans la campagne, puisse se faire sur des bases solides.

J'ai trouvé, cette fois, que Martine Aubry se détachait vraiment. Son choix de la précision des engagements, parfois très technique, a le mérite d'aller au fond des problèmes, d'en mesurer le coût et les enjeux, et de ne laisser aucune place à la démagogie ou au flou. Je trouve cela convaincant et il me semble que de plus en plus d'hommes et de femmes de gauche trouvent cela convaincant.

Autre qualité de Martine Aubry : la densité de ses propos, qui lui permet d'aborder finalement un grand nombre de sujets qu'Hollande n'a pas su aborder : droit des femmes, appel aux jeunes, questions institutionnelles plus détaillées, enjeux internationaux dont on mesure le poids dans la fonction présidentielle, ...

Enfin, en termes de différences, Aubry :

- n'a pas pris le mauvais pli d'affaiblir une nouvelle fois l'Etat et les fonctionnaires en demandant de nouveaux "gains de productivité". Ce serait une erreur grave quand on sait dans quelles conditions (renoncement au sens même de la fonction, perte de service public, ...) et avec quels résutlats (retrait des services publics en milieu rural, augmentation de la délinquance et de la délinquance économique et financière faute de fonctionnaires pour assurer les contrôles et enquêtes, ...) ces "gains" ont été acquis ces dernières années. Je trouve cela important, sur l'idée que je me fais de l'Etat ;

- elle a défendu une méthode de négociation avec les partenaires sociaux qui me semble utile, du point de vue de la démocratie sociale dans notre pays ; et, dans ce contexte, mis en question le contrat de génération, peu apprécié des syndicats, proposé par F. Hollande ;

- insisté sur un contrat global pour l'école qui ne peut se limiter à recruter plus d'enseignants, même si cela peut être nécessaire. A ce sujet, F. Hollande, qui n'a pas l'air (à raison) d'aimer le redoublement, pourrait bien redoubler le cours sur la soustraction (je crée 60 000 postes mais je les finances en en suppirmant autant grâce à la fin du redoublement, il me reste combien ?). Mais bon, tout le monde a le droit de se prendre une fois les pieds dans le tapis ... ;

- est beaucoup plus armée sur les questions européennes.

Voilà : l'important est qu'il y ait encore plus de monde pour voter dimanche prochain. Dans le Cher, on s'y emploie !