19 septembre 2009
Congrès National des Economies Régionales
C'est quoi ? C'est un congrès qui se tient tous les ans pour réfléchir sur le développement économique des territoires et en particulier le rôle et la place des acteurs locaux, collectivités locales, chambres consulaires et agences de développement. Cela faisait un certain nombre d'années que je n'étais pas allée au congrès du CNER, en fait en 2001, à l'époque où, au PS, je m'occupais de développement local. Cette année, à l'initiative de Jean-Pierre Saulnier, ce congrès se tenait à Bourges.
L'orientation de fond n'a pas changé depuis 2001 : fonder le développement des territoires sur les richesses existantes en les faisant fructifier par la formation des hommes et la mise en réseau des entreprises, ce qu'on appelle le développement endogène ; cultiver des spécificités locales, des excellences comme on dit dans ce milieu économique, pour devenir une référence sur des créneaux précis. S'y ajoutent aujourd'hui des stratégies plus affirmées pour promouvoir et faire vivre l'image des territoires, une sorte de "story telling" (histoire que la population raconte et se raconte sur un pays ou un territoire et qui forme ciment entre les uns et les autres) : certains diront du lien social et de l'identité, d'autres diront du marketting de savonettes !
Ce qui m'a intéressée parce que les choses sont mieux formulées qu'elles ne l'ont été c'est l'idée de territoires coopératifs (il y a dix ans on parlait de mutualisation, mais ce terme a tellement été associé à "réduction d'effectifs" qu'il en était devenu inaudible), en réponse et en opposition à l'idée de territoires compétitifs donc concurrents : cette idée est vitale pour des villes moyennes qui n'ont aucune chance si elles veulent se battre avec les armes des métropoles. Autre point à prendre en compte, c'est l'internationalisation de l'économie qui s'impose. En revanche, les questions d'environnement étaient peu présentes.
Ce qui m'a frappée c'est que pour parler des villes moyennes, ce sont toujours les agences de développement départementales qui s'impliquent. Curieux paradoxe alors que l'on entend régulièrement souligner le rôle "incontournable" des régions dans le développement économique, que de voir que la défense presque identitaire des territoires passe, semble-t-il, rarement par elles. C'est, me semble-t-il, la conséquence du mode de scrutin. Les régions mettent en place des outils (aide aux entreprises, capital risque, certaines infrastructures ...) ; les départements animent le tissu local. On ne peut supprimer ni l'un ni l'autre sans devoir immédiatement le remplacer. C'est pour cela que tous les discours sur la réforme des collectivités locales qui prétendent aboutir à des économies sont absolument simplistes.
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