16 mars 2007
Marchandisation
Voilà un dossier pour lequel j'enrage. Je ne crois pas qu'il soit sain que tout soit sujet à profit. En particulier, je ne crois pas qu'il soit sain que l'on fasse de l'argent sur la misère des autres. Ouvrir le secteur de l'insertion à la concurrence me choque.
Actuellement, au Conseil Général, nous passons des conventions avec des associations d'insertion pour qu'elles créent des emplois d'insertion, permettant, à travers le département de faire vivre l'économie locale en offrant du travail à celles et ceux qui n'en ont pas. Nous évitons la concurrence, le dumping social, la sélection de ceux qui sont accueillis et nous reconnaissons ainsi un tissu associatif dont la richesse militante et l'initiative sont irremplaçables dans une société.
Demain, il faudrait passer des marchés et donc soumettre le champ de l'accompagnement des personnes fragilisées à la concurrence "libre et non faussée" d'entreprises internationales. Au nom d'une incompatibilité avec le droit européen de la concurrence, le Conseil d'Etat a rejeté, en 2005, une disposition législative votée en France en 2004 pour sortir le champ du social de la concurrence. L'amendement Gehbaert adopté dans le cadre de la directive Bolkestein et excluant du champ de la directive les secteurs du logement social, de l'aide à l'enfance et de l'aide aux "personnes en position temporaire ou permanente de marginalisation" ne suffit pas : il évite l'établissement d'entreprises d'autres pays mais il ne met pas en cause le principe de concurrence et donc l'ouverture des marchés à celles et ceux dont le but est le profit.
Il existe certes une marge d'interprétation que j'entends approfondir. Mais il y a surtout besoin d'un véritable débat européen (et pas seulement français) sur le type de société que nous voulons.
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