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04 novembre 2006

Délocalisations

Lors de ma visite d'une petite entreprise de mécanique de précision, nous avons abordé la question des délocalisations et des marchés de sous-traitance dans les pays "low cost", à bas coûts de main d'oeuvre. Avant d'être retenues ou référencées par certains grands groupes, les entreprises françaises sont interrogées sur leur possibilité de faire fabriquer tout ou partie du marché dans des pays à faible coût de main d'oeuvre. Autrement dit, pour produire - un peu - en France, il faudrait pouvoir produire - de plus en plus - à l'étranger. Le système est diabolique qui conduit les entreprises des pays les plus avancés, y compris des PME familiales, à envisager des investissements partiels à l'étranger pour continuer d'avoir des marchés en France. Par ce mécanisme, on draine les capitaux nécessaires pour la modernisation de l'industrie en Roumanie ou en Bulgarie, modernisation sans laquelle, faible coût de main d'oeuvre ou pas, ces pays ne seraient pas compétitifs.
Il reste alors la question stratégique de savoir quels savoir-faire et quelles compétences on essaie de conserver à l'ouest, comment on les fait évoluer, comment l'innovation peut permettre de garder de l'avance sur certains marchés très qualifiés.
Il faut aussi faire le pari du développement des pays entrant dans l'Union et même au-delà : plus leur développement sera rapide et surtout plus il sera assorti d'augmentations de salaires et de conditions de vie, plus la convergence sera rapide sur les critères sociaux et fiscaux, donc à terme sur les conditions économiques. La volonté politique européenne devrait être entièrement tendue vers cet objectif plutôt que d'attendre que le seul marché favorise cette convergence : d'ici là, les dégâts sociaux et politiques seront grands dans les démocraties occidentales. C'est pourquoi la relance européenne vers une Europe sociale est indispensable et c'est pourquoi les présidences allemandes et françaises en 2007 et 2008 seront déterminantes. Alors autant ne pas laisser ce rôle à la droite qui, tant Chirac que Sarkozy, n'a pas de projet européen. Et autant bien réfléchir aux conditions d'une présidence utile.