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06 septembre 2011

Schéma régional d'Aménagement et de développement du territoire

Le schéma régional d'aménagement et de développement durable du territoire (SRADT) est un document d'orientation de l'action de la région pour les années à venir. Une sorte de "mini-plan" à l'échelle régionale, à ceci près que, s'il oriente les financements futurs, il n'en engage formellement aucun.

Ce schéma analyse les atouts et faiblesses de la région et dessine des priorités pour demain. Il fait le constat qu'il n'y a pas, dans la région, de véritable métropole mais plutôt un réseau de villes de tailles différentes, Orléans et Tours pour les plus grosses, Bourges, Chartres, les autres préfectures départementales, puis un réseau de villes moyennes et de petites villes. Il se donne comme priorités : 

- l'éducation (avec une région "apprenante") et

- l'innovation, avec le soutien aux pôles de compétitivité et aux entreprises regroupées en "grappes". Ces grappes recouvrent  des domaines d'activité où un savoir-faire local se manifeste ;

- le maintien d'un maillage de services plus ou moins fournis selon la taille des villes ;

- une évolution vers une économie verte, en particulier sur le plan énergétique, mais aussi une ambition de développement d'un tourisme vert et patrimonial prenant appui sur les richesses naturelles et historiques de la région. 

Ce schéma peut être très intéressant pour le Cher, à condition qu'il aille au bout de l'idée de valoriser les réseaux (de villes, de services, de petites et moyennes entreprises), et qu'il ne cède pas à la tentation de concentrer ses actions sur des "petites métropoles" (Orléans et Tours) au dépens de l'aménagement du territoire. Vouloir faire d'Orléans ou de Tours (et plus encore des deux à la fois !) de véritables métropoles, coincées entre Paris et Nantes, serait d'ailleurs tout simplement un leurre.

Le débat est le suivant :

- l'enseignement supérieur peut et doit rester partiellement déconcentré, pour des raisons sociales et d'aménagement du territoire (trouver les premiers cycles universitaires et les DUT près de chez soi) et pour des raisons d'excellence technologique (c'est le cas de l'école d'ingénieur ou de l'école nationale supérieur d'arts de Bourges) ;

- des hôpitaux départementaux doivent être suffisamment dotés pour répondre aux besoins des habitants ;

- le soutien à la recherche et au développement économique peut s'appuyer sur les "pôles de compétitivité" mais doit aussi soutenir des filières locales dynamiques, au risque sinon de concentrer l'argent là où il y en a déjà ;

- les réseaux de routes et de train, comme de fibres, doivent irriguer tout le territoire

- la culture ne doit pas être réservée aux métropoles

- les conditions matérielles et sociales dnas lesquelles les habitants de la région peuvent se déplacer pour trouver les ressources dont ils ont besoin à l'autre bout de la région doivent être prises en compte ;

- les communes et intercommunalités doivent être accompagnées (et non pas étranglées) pour mettre en place les indispensables services de proximité, faute de quoi toute idée de maintien de la population sur le territoire est vain ;

...

C'est sur ces points que l'avis du Conseil Général du Cher peut, après consultation des "forces vives", proposer un approfondissement, renforçant l'analyse faite par la Région et accentuant l'idée de l'aménagement du territoire. C'est ainsi qu'on peut revendiquer pour Bourges la troisième place en région Centre.

Derrière ce débat, il y a un parti pris. Celui de la coopération entre les territoires pour un aménagement équitable. Il s'oppose à la concurrence entre les territoires et à la compétitivité des territoires qui imposeraient de devenir plus gros aux dépens des autres : cette vision libérale, largement soutenue par le gouvernement, prône, sous couvert d'efficacité, la fin des services publics de proximité et la fin des économies locales. A ce jeu, nous disons clairement que la région Centre a perdu d'avance.

Une condition à cela : ne pas garoter les services publics nationaux ni les services publics locaux. C'est leur présence, aussi, qui fait la richesse de notre territoire. Mais c'est un autre débat. C'est le débat de l'équilibre des budgets non pas en diminuant les dépenses mais en augmentant les recettes. Nous disons clairement que, dans le contexte imposé par le gouvernement Sarkozy, le plus beau des schémas risque de ne susciter que des déceptions.