25 janvier 2012
Basket
Je reviens sur le dossier pour essayer de corriger les "à peu-près" mis dans ma bouche dans le journal.
J'émets deux réserves sur le projet de grand Palais des sports.
La première : est-on assuré de l'adhésion de toute la ville sur un tel projet ?
La seconde : combien ça coûte vraiment ?
Le projet est d'avoir plus grand. Plus grand c'est plus de spectateurs ; c'est plus d'entreprises ; c'est plus de dépenses. Les Berruyers sont-ils prêts à venir plus nombreux aux matchs ? les entreprises à acheter plus de places en tribunes ? et les uns et les autres à y consacrer une part importante de leurs impôts ?
Il n'y a pas de réponse toute faite sur ces sujets. Mais il y a une certitude : si le projet est décidé entre quelques personnes (un Président de club et un Maire ou même un club et un conseil Municipal), cela ne suffira pas. On risque d'avoir 5000 places dont 2000 vides (voire plus !) 364 jours par an (365 les années bissextiles !). C'est pourquoi je demande que la population soit associée à la décision, que les autres clubs sportifs soient eux aussi associés et qu'on imagine un usage partagé entre différentes disciplines pour attirer des gens différents dans cet équipement. Bref, je demande un débat public.
Combien ça coûte ? Quand on achète une voiture, on regarde combien elle coûte à l'achat. Et on regarde combien elle va coûter ensuite, par exemple combien elle consomme. C'est la même chose. On connaît (à peu près), ce que peut coûter la construction d'un palais des sports neuf (33 millions d'euros) ou agrandi (entre 12 et 17). Mais on ne nous a jamais dit combien coûterait l'entretien et le fonctionnement de l'ensemble. Or ce n'est pas tout à fait un détail ! Donc, je demande qu'on nous le dise et qu'on dise comment cela sera partagé entre la ville et le Bourges Basket ou tout utilisateur de la salle.
A ces deux questions s'ajoute une remarque : à quoi sert le sport de haut niveau dans une ville ? Il sert, à mon sens, essentiellement à une chose : à créer du lien entre les gens, de la fête, de la fierté partagée. Pour que ça marche, il faut donc veiller en permanence à l'adhésion entre la ville et le club. Et je pense que c'est un travail de tous les jours, en faisant venir des publics nouveaux, en donnant aux jeunes l'envie de jouer au basket ... Voilà une raison complémentaire pour bien largement associer les Berruyers en amont du projet pour que cela devienne leur projet. Ce n'est pas le cas aujourd'hui, toutes les réactions enregistrées sur les sites et dans la presse l'ont prouvé. Il faut donc y travailler sans craindre la confrontation. Sinon, l'échec est demain assuré.
Les à peu-près que je n'ai pas dits !
"Un projet d'études de 600 000 euros a tout de même été lancé au Prado ...". Non
Les faits : l'opposition municipale (à l'exception de la représentante de LO) a voté en 2009, avec la majorité municipale, des crédits pour des études à hauteur de 600 000 euros, de façon à avoir une information large et claire sur le projet. C'était beaucoup mais sûrement utile. Ces sommes n'ont pas été engagées et les résultats de ces études ont manifestement manqué puisque le projet n'a cessé d'errer. C'est ce que nous avons dénoncé.
Ce qui a été engagé en revanche, en 2010, c'est un premier concours d'architectes pour un premier projet neuf sur le site du Prado. Les propositions, bâties sans réelle consultation, ont été abandonnées (en 2011) mais le travail étant fait, il a fallu le rémunérer. Combien au final ? Cela non plus, le Maire ne l'a jamais dit au Conseil Municipal. Probablement de l'ordre de 480 000 €.
"il faut se poser la question de savoir si le CJMBB peut encore servir de phare à Bourges" : deux fois non.
Je n'ai sûrement pas dit cela. D'abord parce que je ne fais pas la confusion entre le CJMBB (l'association) et la SA Bourges Basket. Au contraire, je parle même parfois de "l'entreprise", pour bien marquer la différence. Donc ce ne sont pas mes propos. Ce que j'exprime, c'est une interrogation sur les conditions pour que le club soit "phare", ce n'est pas un doute sur sa possiblité à l'être que je crois bien réelle.
Enfin, sur la loi Buffet : elle a imposé la distinction entre sport professionnel et sport amateur en obligeant les activités professionnelles à "sortir" des associations dont elles sont en général issues. Ce faisant, elle a permis de clarifier les modes de financement : pour les associations d'amateurs, principalement des financements publics pour une mission d'intérêt général ; pour les clubs professionnels, une participation publique plafonnée et principalement des ressources privées et de billetterie. Au moment où le vedettariat des sportifs entraînait les budgets des clubs vers le haut, cela a permis d'éviter que tous les financements publics ne soient absorbés par le sport professionnel. Ce faisant, cette loi a protégé, dans les budgets des collectivités publiques, les financements pour les clubs amateurs. Je trouve que c'est une excellente chose, que j'ai rappelée aussi.
Mais cette loi a une conséquence. Puisque ce sont des entreprises privées, les clubs professionnels ne peuvent avoir à disposition un équipement public sans payer. Après avoir été interrogée à ce sujet par la Chambre régionale des comptes, la Ville de Bourges a porté de 5000 euros par an (exercices 2004/2005 et 2005/2006) à 40 000 € par an (2007/2008) le coût de mise à disposition annuel du Palais des sports. La Chambre concluait : "Au cours de la période, la commune a ainsi nettement réévalué la mise à disposition du Palais des sports pour tenir compte des coûts directs supportés et se mettre en conformité avec les principes régissant la mise à dipossition d'équipements sportifs à des société commerciales". Autrement dit, elle ne l'était pas avant ... Et pour l'avenir, à combien peut-on évaluer le coût de mise à disposition du futur Palais des sports et des locaux attenants (bureaux, accueil partenaires, ...) ? Nous attendons la réponse.
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