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30 août 2010

Quelques nouvelles de la Rochelle

Vous trouverez sur le site du PS les compte-rendus des multiples ateliers, d'une grande richesse, organisés à la Rochelle dans le cadre de l'Université d'été du PS. J'ai pris beaucoup d'intérêt à suivre des débats sur cette société "qui va trop vite" ; à participer à un atelier sur les socialistes et les modèles économiques (qui sont tous faux ... mais sur lesquels la pensée se renouvelle) ; et surtout à me passionner avec chercheurs et politiques sur le thème : les socialistes, la science et le progrès. Question moins mineure qu'il ne semble, après des décennies de confiance heureuse dans les sciences, les techniques et le "progrès" puis des années de remise en question parfois radicale de la science. Mais la science n'est pas le progrès. C'est le projet de société qu'on se donne et l'utilisation que l'on fait des découvertes scientifiques qui font ou non le progrès humain.

L'ambiance de cette université d'été était à l'unité, la sérennité, le sérieux et l'ouverture. Unité, parce qu'elle est indispensable pour gagner et que, pour la France, nous devons crééer les conditions de la victoire de 2012. Sérennité, parce que chacun a pris conscience de cette évidence et qu'un minimum (maximum ?) de confiance est établie entre les uns et les autres. Sérieux, parce que les Français nous attendent et qu'il ne suffit plus de s'opposer : il faut proposer donc travailler. Ouverture, parce que nous avons besoin des acteurs sociaux, des chercheurs, du monde associatif et économique, de nos partenaires de la gauche pour construire demain, "la France qu'on aime" et "la vie qu'on veut", les deux slogans du PS.

Du discours de Martine Aubry, dont vous retrouverez l'intégralité sur le site du PS, je retiens quelques points forts.  

D'abord la critique sans concession du bilan et de l'action de Sarkozy :

- avec cette mansuétude de la droite au pouvoir envers les plus riches éclatant au jour avec la révoltante affaire Woerth-Bettencourt et les millions d'abattement fiscaux consentis ;

- avec ce choix "insensé" de réduire les dépenses sociales et les dépenses pour l'emploi au moment de la crise ;

- avec ces ficelles toujours exploitées par la droite, en échec : faire peur aux gens honnêtes non pas en faisant reculer l'insécurité mais en l'exploitant ;

- avec ce projet injuste pour la dépendance, remplaçant un système de solidarité par un système d'assurance privée, réservée aux plus riches ;

- enfin mais en réalité en amont de tout cela, avec ces déficits abyssaux dont l'origine n'est pas la crise, mais le boulet qu'ont représenté le bouclier fiscal pour les riches et la loi TEPA d'exonération des heures supplémentaires, ces deux dispositions ayant vidé les caisses avant même que la crise financière ne secoue le monde.

Ensuite, le rappel et les axes de nos propositions.

Martine Aubry a longuement et justement parlé de la place de la France en Europe et dans le Monde qu'il faudra reconstruire après la Présidence de Sarkozy. Une France généreuse, défendant les droits de l'homme sur son sol et à travers le monde. Une France exigeante et faisant le bilan de la présence de ses troupes en Afghanistan ("si ce n'est pas au service du peuple Afghan, alors il faudra nous retirer"). Une France s'engageant pour la paix au Moyen Orient sur toujours les mêmes bases : un Etat palestinien viable et la sécurité d'Israël ; une France s'appuyant sur "le talisman" qu'est la laïcité pour défendre et construire la paix dans le monde.

Elle est revenue brièvement sur le modèle économique et social durable sur lequel les socialistes ont travaillé au cours de l'an dernier, remettant en cause un modèle économique aveugle de l'épuisement des ressources naturelles et proposant une conversion de l'économie aux technologies douces et riches en emploi, sans pour autant renoncer à une ambition industrielle pour notre pays.

Sur les retraites, elle a appelé avec enthousiasme (mais ce n'était guère nécessaire en ce lieu !) à rejoindre les manifestations du 7 septembre et redit que le seul projet de réforme crédible est aujourd'hui celui du PS : financé du premier au dernier euro, prenant en compte la réalité démographique de l'allongement de la durée de la vie mais intégrant, avec l'exigence du maintien de la retraite à 60 ans, la pénibilité du travail de ceux qui ont souvent commencé tôt, novateur car faisant appel à de nouvelles ressources (par exemple les profits faits par les banques), juste pour les femmes et les métiers pénibles.

Enfin sur la sécurité, elle a annoncé un forum en octobre, qui reviendra sur l'ensemble des mesures qui doivent converger pour faire reculer l'insécurité, de la prévention à la répression, la dissuasion, la sanction et la réparation. Face à Estrosi qui mettait cet été en cause les Maires sur les questions de sécurité alors que c'est d'abord l'Etat, ayant réduit le nombre de policiers, qui est défaillant, elle a cité de nombreux exemples d'actions municipales dans le domaine de la prévention et de la réparation. Dans ce domaine, qui est celui de l'échec de Sarkozy, en charge de ces questions comme Ministre de l'Intérieur puis Président de la République depuis maintenant 8 ans, elle a revendiqué, comme en matière de politique éocnomique et d'emploi, comme en matière d'équilibre des comptes publics, comme bien sûr en matière de justice, le fait que la crédibilité pour garantir la sécurité des Français avait changé de camp. Il est sûr en tous cas que la crédibilité a quitté le camp Sarkozy.

Un mot enfin sur cette société "du care", "du soin" à laquelle elle a fait référence en cours d'année : de quoi s'agit-il ? simplement de l'attention que chacun doit et peut porter aux autres, d'une société altruisite plutôt qu'individualiste ; de la conviction que l'action publique peut et doit beaucoup, mais que les Françaises et les Français peuvent plus encore pour que les aînés soient soutenus, les différences valorisées, les femmes respectées, les enfants éduqués avec bienveillance. C'est bien cela, "la vie qu'on veut" et "la France qu'on aime", une France solidaire par l'organisation qu'elle se sera choisie et bienveillante et fraternelle par la qualité et les valeurs de celles et ceux qui la composeront.

Belle énergie pour recommencer l'année.