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14 avril 2006

Cher 2015

L'avenir du Cher : tout le département en débat.

C'est l'accroche de la campagne d'information que nous lançons pour inciter les habitants du Cher à contribuer à la réflexion "Cher 2015".

Nous travaillions aujourd'hui la question avec Laurent Davezies, universitaire, et un de ses collègues. Leur démarche consiste à repérer l'origine des flux financiers sur un territoire. Ils distinguent notamment le productif privé (industrie, commerces, services, agriculture), le productif public (toute la fonction publique), le résidentiel (retraites, revenus liés à la présence ou la résidence dans le département, même si la résidence principale ou le lieu d'emploi est ailleurs), les revenus sociaux (RMI, chômage, ...). Dans le Cher, la répartition est globalement la suivante : 24 % pour le productif privé (tout confondu) ; 17¨% pour le productif public ; 46 % pour le résidentiel (dont 40 % pour les retraites) ; 13 % pour le social.

Bassin d'emploi par bassin d'emploi, les différences sont marquées. Le bassin d'emploi d'Aubigny est assez autonome et équilibré, espace récréatif (week end ou retraite des Parisiens) et industriel. Le bassin d'emploi de Vierzon se caractérise par son secteur productif privé nettement dominant mais un déficit de résidence et de présence : on travaille à Vierzon mais on n'y habite pas forcément et on n'y consomme pas beaucoup. Renforcer les services et l'attractivité commerciale de Vierzon est peut-être une piste, sous réserve que Bourges ne continue pas à aspirer une partie des revenus produits à Vierzon. Faut-il renforcer l'axe Vierzon-Bourges ? Retrouver une identité au Vierzonnais ? Comment ? A l'opposé, le bassin d'emploi de Saint-Amand ne vit plus par ses emplois de production mais bénéficie en revanche de transferts financiers venant d'autres parties du département ou de l'extérieur : on ne travaille pas à Saint-Amand mais on y réside. Quant à l'est du département, il est - ce n'est pas un scoop -, clairement tourné vers la Nièvre. Tout le département, par ailleurs, bénéficie peu ou prou de la zone d'emploi de Bourges.

Qu'en conclure pour agir ? La préconisation des chercheurs est de ne négliger aucune de ces sources de flux financiers qui toutes contribuent à l'emploi dans le Cher. Demain, dans un pays où la main d'oeuvre sera rare, les choix de résidence qu'auront fait les actifs contribueront à déterminer la localisation des activités, contrairement à ce qui s'est produit depuis un siècle. Il faut donc bien sûr continuer à rechercher des entreprises et surtout à aider le tissu local à se développer, se transmettre et parfois se reconvertir mais il faut aussi bien autant donner envie d'habiter et de consommer chez nous : logement, services aux personnes de 0 à 100 ans, attractivité des pôles commerciaux, qualité des réseaux de santé comme du secteur éducatif, défense des services publics, tourime, ... voilà les richesses de demain.

Cela tombe bien : on est en plein dans les compétences du Conseil Général. Voilà démontré avec force statistique et l'appui de l'autorité universitaire (!) que ce qu'il est convenu d'appeler la dépense sociale est source de richesse. Tiens, il me semble avoir déjà dit ça quelque part !


Au fait, pour Cher 2015, avez-vous pensé à renvoyer le questionnaire de Cher Magazine ?

Notez bien les dates des réunions publiques, de 18 heures à 20 heures : le 31 mai à Saint-Amand à la salle des fêtes, Place Carrée, le 8 juin à Vierzon, salle Madeleine Sologne, le 15 juin à Aubigny, salle des fêtes, le 20 juin à Beffes et le 29 juin à Bourges, salle du Duc Jean.

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