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08 août 2006

RMI et impôt sur la fortune

La Nouvelle République a publié fin juillet un papier mettant en regard, de 2004 à 2006, l'augmentation du nombre d'allocataires du RMI (+ 25 % dans le Cher) et l'augmentation du nombre de personnes assujetties à l'impôt de solidarité sur la fortune (+ 35 %). Le constat est sans appel : les inégalités se creusent et se creusent rapidement. C'est pourquoi je crois qu'il faut véritablement revenir à un impôt plus juste, notamment sur le patrimoine et les très hauts revenus, mais aussi réguler et moraliser les pratiques des grandes entreprises (salaires des dirigeants, stocks options, ...), préserver et développer le secteur public et l'économie sociale.

Commentaires

L'impôt sur les grands fortune n'est qu'une taxe démago qui qui côute bien plus au pays qu'il ne rapport par la fuite des capitaux. Ce n'est pas un scoop.
D'autre part le RMI devrait être soumis à un contrôle de recherches d’un emploi. De plus, la signification du RMI comme cela se passe dans certaines citées est devenue : « Revenu Minimum d’Intoxication » : sorte d’argent de poche cumulable avec les petites combines qui sert à payer une partit des doses sans la moindre volonté de retrouver du travail. Au départ le RMI payé a été créé dans le but louable de permettre et d’inciter à retrouver du travail. Maintenant les résultats vont complètement à l’inverse du but recherché. En effet, nous en arrivons à la situation absurde que le pouvoir d’achat d’un couple au SMIG avec un enfant est bien inférieur au même couple qui perçoit le RMI à cause des fortes aides accordées uniquement dans le second cas. Cet écart est même renforcement par les frais de transport pour se rendre sur un lieu de travail. Je souligne que je ne vise en aucun cas tous ceux qui perçoivent le RMI et qui sont victimes eux-même des combinards que je viens de décrire. L’autre dérive est la perception du RMI par certains étrangers en situation irrégulière qui font en quelque sorte la navette tous les 3 mois et reçoivent un titre provisoire qui permet de le toucher. Cumuler à la CSG pourquoi se donner la peine de travailler. Comme d’habitude le RMI est financé en majorité avec l’argent des classes moyennes… On appel cela faire du social….

Écrit par : PATRICK | 07 septembre 2006

Je ne suis pas d'accord avec vous sur plusieurs points mais je crois qu'il est bon d'en discuter.
L'impôt sur la fortune d'abord. S'il est vrai que quelques contribuables préfèrent se délocaliser plutôt que de le payer, leur nombre est estimé à environ 300 par an par la Direction Générale des Impôts sur 300 000 contribuables assujettis. Ce n'est pas tout à fait une hémorragie. Je vous renvoie au livre de Jack Lang dont j'ai parlé récemment. S'il est vrai que l'impôt sur la fortune pourrait être réformé, il ne doit pas être supprimé. Au contraire, quand les inégalités de patrimoine s'accentuent, il reste indispensable de mettre à contribution la fortune, lors de sa transmission et régulièrement, pour limiter l'aggravation des inégalités. Si l'on ne veut pas, comme vous le dénoncez, que les politiques sociales soient financées avec l'argent des classes moyennes, il ne faut surtout pas supprimer les impôts sur le capital, qu'il s'agisse de la CSG, des impôts sur les successions, sur le patrimoine, sur les entreprises.
Le développement de la concurrence fiscale entre les pays ne peut pas être invoqué pour baisser ou supprimer l'impôt, sauf à supprimer demain tous les impôts donc toutes les possibilités de financer ce qui est l'ossature de notre société : école, police, justice, équipement, sécurité civile, santé, ... Et puis les "riches" aiment notre pays, pour sa qualité de soins, son patrimoine, sa vie culturelle, ... : de nombreux étrangers aisés s'y installent, ce n'est donc pas si terrible pour eux.

Concernant le RMI, comme toute prestation, elle fait l'objet de certaines dérives.
Des dérives liées au système de calcul que vous décrivez parfaitement : il est vrai que pour les familles, l'argent disponible n'augmente pas quand on travaille au SMIC. Il est de la responsabilité des élus d'y remédier : il faut de la part des familles une véritable abnégation pour aller travailler en diminuant les ressources de la famille. C'est la raison pour laquelle il faut impérativement relever le SMIC et les bas salaires, comme le propose le PS, avec une augmentation rapide telle que proposée par Laurent Fabius de 100 € dès 2007. Il faut aussi lutter contre l'emploi précaire qui fragilise la situation des personnes.
Il existe aussi des dérives liées aux individus. Elles sont très visibles pour celles et ceux qui fréquentent des fraudeurs, elles sont rares dans la masse. Sur les 7000 allocataires du RMI du Cher, l'immense majorité n'a véritablement pas d'autre ressource : vous le rappelez aussi et je vous en suis reconnaissante. Nous faisons faire un certains nombre de contrôles qui conduisent à retirer l'allocation, dans le Cher, à quelques personnes chaque année. Je n'ai pas d'état d'âme à retirer une allocation quand on est en face de fraudes avérées.
Quant à la drogue, c'est ... une drogue c'est à dire quelque chose dont on ne maîtrise plus la consommation. Les personnes concernées ont bien sûr une part de responsabilité dans leur dépendance mais il faut admettre que cette dépendance les domine et que cela nécessite des soins. Je sais que c'est très difficile à vivre pour l'entourage et très difficile à admettre pour ceux, vous et moi, qui n'avons pas eu à vivre cela.

Écrit par : Irène Félix | 07 septembre 2006

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