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11 septembre 2006

En débat, la place de la solidarité nationale

"Tu exagères, personne ne veut un tel affaiblissement de l'Etat", m'a dit samedi un camarade à qui je faisais part, une nouvelle fois, de mon inquiétude face à ce que je considère comme un risque grave pour notre pays : une décentralisation-régionalisation-démantèlement de l'Etat excessive, qui mettrait à mal ce qui reste d'autorité de l'Etat et avec lui, de capacité d'organiser la solidarité. Je lui disais que pour certains socialistes (en gros, S. Royal, F. Hollande, DSK mais ni Lang, ni Jospin, ni Fabius), il ne resterait bientôt à l'Etat que la Police (et encore, les Maires veulent s'en mêler !), la justice et les affaires étrangères.

Je n'exagèrerais pas, j'étais optimiste !


Je reproduis ci-dessous les propos tenus par S. Royal sur France Inter le 4 septembre et retranscrits dans le Monde du 6 septembre. A la question :"Etes-vous pour une régularisation massive des sans-papiers ?", elle répond :
"Aujourd'hui si la question d'une régularisation massive des sans-papiers se pose, c'est quand même le constat d'une singulière faillite du Ministre de l'Intérieur actuel. La solution est dans une régularisation régulière en fonction des besoins de l'économie puisque c'est la loi. Cette régularisation régulière n'a pas lieu. Je suis pour la régionalisation de l'examen des dossiers de demandes par rapport aux besoins des entreprises. Si l'on veut bien caler les besoins de l'économie française par rapport aux demandes de l'immigration et au contrat de travail, il faut rapprocher les décisions des territoires. Il faut des visas saisonniers durables, des visas automatiquement renouvelés pour les étrangers qui viennent travailler en France."

Je passe sur la considération purement économique de l'immigration "puisque c'est la loi" (je croyais, naïvement, qu'on était là pour éventuellement la changer, la loi !). Mais si les mots ont un sens, la "régionalisation de l'examen des dossiers", c'est confier aux Conseils Régionaux les clés de l'immigration qui est éminemment un élément de souveraineté nationale, en lien avec la politique étrangère et d'aide au développement.

Le mépris porté à l'Etat que l'on a dépecé de ses moyens de travailler est choquant de la part des énarques qui ont vécu, semble-t-il, de le servir. Contribuer au démantèlement de l'Etat, c'est faire le jeu "historique" du capitalisme.

"Tu exagères". J'aimerais bien !

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