03 octobre 2006
Bourges nord, projet social de territoire
Le diagnostic issu de multiples rencontres avec des habitants, associations, commerçants, institutionnels de Bourges nord était restitué ce soir à la salle des fêtes de la Chancellerie. C'est un travail très riche qui a demandé des heures d'entretiens à celles et ceux qui y ont participé et que je tiens à remercier.
La conclusion tenait en trois messages :
1- il faut s'occuper des habitants, les considérer, les écouter, les entendre, les respecter, les faire participer ;
2- il faut s'occuper du lien social, de la vie associative, du respect des règles, de l'éducation ;
3- il faut aussi, mais cela ne peut venir qu'après les points précédents, s'occuper du quartier, de son esthétique, sa signalétique, ses services.
Avec le Plan de Renouvellement Urbain, c'est bien l'inverse qui a été fait.
Il y a eu deux prises de parole qui m'ont marquée ce soir : toutes deux venaient de jeunes, voire d'enfants : "Vous avez dit qu'il y avait des blattes et des cafards dans les appartements : Monsieur, il y a aussi des rats !" ; et encore : "Je connais une dame, elle vient d'avoir un bébé : il y a des blattes chez elle." Et cette réaction du sociologue : "Vous voyez bien que le problème de fond, là, ce n'est pas de désinfecter les immeubles, même si c'est indispensable. C'est la considération que les bailleurs portent à leurs locataires". C'est très vrai.
Maintenant, il faut prendre appui sur cela pour aller, concrètement, de l'avant.
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Commentaires
En fait tout ce qui a été dit ce soir là a déjà été ressassé maintes fois depuis des décennies. Toujours la même réunion avec des propos à l’emporte-pièce, irréfléchis et contradictoires, porteurs en fait de la souffrance de ceux qui les émettent. Le maître de cérémonie a laissé filer les fantasmes habituels sur le « béton », les « barres » et les « tours » d’où vient tout le mal. N’aurait-il pas été plus pertinent d’orienter le débat sur quelques pistes. Pourquoi ces « jeunes » qui sont nos enfants et qui ont été cloués au pilori n’étaient-ils pas là pour témoigner de leur propre souffrance ? La mixité sociale sera-t-elle mieux réalisée dans des petites unités d’habitation « intermédiaires », bien identifiées et fermées sur elles-mêmes? Une maison à soi, avec un jardinet et un garage, c’est bien sûr et depuis toujours, le rêve de chacun. Mais, à quelle distance des centres de vie (travail, commerces, écoles et autres services) cette maison « de ville » doit elle se trouver ? La croissance urbaine à l’horizontale va-t-elle dans le sens de « l’éco-construction » ? Le « renouvellement urbain » n’envisage pas de reconstruire plus de 25 % des logements sociaux qu’il aura démolis. Où vont donc, dans ces conditions se retrouver et sans doute se regrouper les plus démunis de nos concitoyens ? Les questions ne sont pas posées puisque, de toute façon, les décideurs ont déjà tout décidé.
Écrit par : effa pierre | 04 octobre 2006
Je n'ai pas entendu la même chose que toi lors de cette réunion ou en tous cas je ne l'ai pas interprété de la même façon.
Il ne m'a pas semblé qu'il était dit qu'il fallait casser des tours et des barres. Au contraire, les inquiétudes, angoisses, pertes de liens dues au renouvellement urbain ont été soulignées à plusieurs reprises. Mais surtout, il a été insisté sur les hommes et les femmes et les liens entre eux, plus que sur le béton.
Ce n'est pas une révolution mais dire cela "officiellement" devant certaines institutions et en particulier la ville qui a la main en premier rang sur les évolutions de Bourges nord ne me semble pas sans intérêt. Je pense que ce type de travail, s'il n'invente rien (par définition, il recueille des paroles) permet de mettre à disposition de tous la même matière. C'est ensuite aux militants associatifs, politiques, ... de s'en emparer pour éclairer le débat sur les enjeux comme par exemple passer du constat (les blattes) aux causes (parmi d'autres, la considération envers les locataires).
Il reste à voir ce que nous en ferons, tous.
Amicalement.
Écrit par : Irène Félix | 05 octobre 2006
cette étude était intéressante sur différents points, est il possible d'y avoir accés?
Bien cordialement,
Véronique
Écrit par : Véronique | 24 octobre 2012
Je ne peux pas vous mettre de document en ligne car je ne dispose pas de pdf. Mais cette étude reste disponible sous format papier, si vous le souhaitez.
Écrit par : Irène Félix | 25 octobre 2012
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