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08 novembre 2006

Débat télévisé

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Visualiser le débat


Je dois être gravement atteinte d'un virus mais manifestement, je ne suis pas la seule. Ces débats télévisés à l'occasion du choix du candidat socialiste à l'élection présidentielle m'ont passionnée. J'avais voulu, pour la Fédération du Cher, que ces débats soient visibles pour tous : nous étions donc réunis dans une salle équipée pour le regarder. Bizarrement, nos camarades partisans de S. Royal étaient peu présents : est-ce si pénible pour eux que de débattre ? Il faut dire que ce soir, ce devait être assez pénible ...

Les questions internationales ne sont pas celles dont nous débattons le plus dans nos sections parce qu'il faut bien reconnaître que nous les maîtrisons peu. Ce soir, nous avons aussi appris.

Que retenir des différences entre candidats ?


Sur l'Europe, Laurent Fabius était attendu sur le plan B : sauf que le plan B, c'est le projet socialiste. La plupart des avancées que notre projet revendique n'auraient pas été possibles dans le cadre du Traité Constitutionnel Européen : réforme du pilotage économique et monétaire de la zone euro, négociation d’un traité d’harmonisation sociale et fiscale, renforcement du budget européen. Laurent Fabius y ajoute l'élaboration d’une constitution courte et lisible, adoptée par référendum, un moratoire sur l’élargissement dans l’attente de ces avancées et la mise en place d’une défense européenne avec les Etats-membres qui le souhaitent.
Quelles distinctions retenir ? Laurent Fabius n'est pas favorable à l'adhésion de la Turquie mais propose des partenariats à construire avec l'ensemble des pays de la méditerrannée. Dominique Strauss-Kahn est favorable à une entrée à terme de la Turquie pour des raisons de géopolitique, de façon à éviter qu'elle ne forme à terme un bloc avec l'Iran, la Syrie, et les pays voisins. Il insiste aussi sur la dimension méditerrannéenne de l'Europe. S. Royal est favorable aussi à l'adhésion à terme de la Turquie au nom de la continuité de la parole de l'Etat mais insiste sur le fait que les conditions mises à cette adhésion ne sont pas réunies.
Laurent Fabius et Dominique Strauss-Kahn insistent sur le partenariat France-Allemagne pour relancer l'Europe. Fabius donne la perspective d'une armée franco-allemande commune, perspective que DSK pense trop lointaine.
Pour tous, le bouton nucléaire français reste français. La place à l'ONU aussi. S. Royal suggère que l'Europe pourrait aussi avoir une place à l'ONU lors d'un élargissement faisant asseoir en même temps à la table un pays d'Amérique latine et un pays africain ; Fabius affirme que c'est l'Allemagne qui doit avoir aussi sa place. DSK laisse une ouverture pour l'Europe : la question de la place à l'ONU ne se pose pas tant que l'Europe n'a pas de politique étrangère commune. On comprend qu'elle pourrait alors se reposer ... on comprend aussi que ce n'est pas pour ce quinquennat !

Sur la question Palestinienne , S. Royal commençait à patiner ... et la télé a été coupée ! Je ne ferai donc pas de commentaire ! Dommage.

Sur l'Iran et l'Irak, les faiblesses de S. Royal sur ces dossiers ne pouvaient plus être ignorées.
Fabius et DSK se sont distingués essentiellement sur la question éthique : le Président de la République pourra-t-il recevoir le Président Iranien actuel qui s'est prononcé pour la disparition de l'Etat d'Israël ? DSK dit oui. Fabius dit non. La diplomatie française doit dialoguer, le Ministre des Affaires Etrangères doit rencontrer son homologue mais le Président de la République Française doit garder une position éthique sur ce sujet. On lui rappelle Mitterrand recevant Jaruzelsky : il rappelle sa position de l'époque. Et c'est Strauss-Kahn qui se revendique mitterrandien !

Sur les questions d'armement et de budget de la défense, tous ont rappelé la nécessité de replacer la réflexion sur nos moyens de défense dans le cadre européen. Fabius, insistant sur le fait que les matériels nécessaires à la défense hier (chars Leclerc, pour faire court) ne sont pas ceux de demain (lutte contre le terrorisme notamment), estime que la réflexion européenne + l'évolution de nos besoins peuvent conduire à diminuer la charge budgétaire de la défense. Les autres candidats, soit maintiennent le budget (S. Royal), soit ne s'engagent pas précisément (DSK, je crois).

Les relations avec les Etats-Unis sont recadrées, d'abord par rapport aux relations de Chirac et Sarkozy avec Bush. Petit rappel : les Etats-Unis, ce n'est pas seulement Bush ; le Président peut changer. En deux phrases : la France est l'amie du peuple américain. Mais elle garde son indépendance.

L'échange rapide sur les questions d'environnement ne me semble pas avoir apporté beaucoup de nouveauté et de différenciation. Fabius a souligné la différence entre un Président socialiste et Chirac : la différence, c'est que nous sommes socialistes, c'est à dire que nous organisons des régulations économiques qui nous permettent effectivement d'agir. Le marché ne protège pas la planète et la droite ne peut réussir dans ce domaine.

Du propos de conclusion, je retiendrais ceci :
- pour S. Royal, ... désolée, mais je n'ai rien retenu ;
- pour L. Fabius : la nécessité du rassemblement à gauche ;
- pour D. Strauss-Kahn : il oppose constats à convictions, suivi des idées des gens à propositions. Et pan pour S. Royal !

Dans ce débat :
S. Royal était hésitante voire dépassée même si elle a tenu sur certains sujets, notamment la démocratisation des débats sur les questions de défense ; elle s'est marginalisée en cours de débat ;
D. Strauss-Kahn était bon, maîtrisant son sujet, avec une vision à long terme sur la Méditerranée ;
L. Fabius était Président, c'est à dire apte à prendre des décisions et choisir des attitudes aussi bien dans le rôle moral du Président que dans le rôle décisionnel de chef des armées. C'était incontestablement le meilleur dans ce rôle.

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