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15 novembre 2006

Salaires

C'était hier, une réunion à Vierzon pour le RMI. Nous évoquons la situation d'une famille. Lui est titulaire d'un CDI et travaille à temps plein. Petit salaire, mais temps plein. Lui et sa femme ont quatre enfants. Avec son salaire, ils vivent en-dessous de ce que notre pays juge le minimum vital : ils perçoivent donc un complément de RMI.
Et on voudrait m'expliquer que parler des salaires et du pouvoir d'achat n'est pas une priorité ...

Commentaires

Je me permets de citer cet extrait d'un commentaire posté sur un blog ami. Je ne connais pas l'auteur (Jacqueline Amiel-Donat) mais cela dit exactement ce que je pense et que j'ai toujours essayé d'avancer quand j'avais des responsabilités militantes dans ce parti.
Car il y a déjà longtemps qu'un grand nombre des dossiers de RMI que je constituais quand j'avais une activité professionnelle, étaient des demandes émanant de "travailleurs".
Et les plus "pauvres" n'étaient pas ceux qui parvenaient à en bénéficier, mais ceux qui "dépassaient un peu le plafond", à cause de la perte de tous les avantages liés.
Mais comment plus s'intéresser -valablement, et sans "charité" - aux "salaires et au pouvoir d'achat" qu'aux problèmes "sociétaux" dans un parti où la quasi totalité des adhérents est au-dessus du "salaire médian", voire dans le quartile supérieur des revenus ?

Voici donc cet extrait :
urgence sociale : 7 millions de travailleurs pauvres en France ! 7 millions, peut-être moins puisque tout ce qu'on a trouvé à redire sur ce cri d'alarme lancé par Jacques COTTA dans son livre, c'est de chipoter sur les chiffres ( "7 millions de travailleurs pauvres- La face cachée des temps modernes" Fayard ), qui touchent moins de 722 euros par mois, dorment dans leur voiture, dans des foyers ou dehors, vont se doucher dans des toilettes publiques avant d'aller à leur boulot ...
7 millions de travailleurs qui payent des charges sociales pour la maladie, la retraite, le chômage ... et qui sont privés de tout et n'ont droit à rien.
Ils font partie des "invisibles" sécrétés par notre société, ces "invisibles" dont parle Jean-Eric BOULIN dans son cri de rage "Supplément au roman national" ( Ed. Stock )
Voici ce qu'écrit sur ce livre Michel ABESCAT de Télérama :
"Supplément au roman national, c'est la France au tranchoir. Une charge à l'arme lourde contre la décomposition sociale et démocratique des années 1990 et 2000 : effondrement du projet républicain, élargissement du fossé entre les riches et les pauvres, échec patent des politiques d'intégration. Jean-Eric Boulin dédie son texte « aux invisibles », se tient au côté des exclus, des précaires, des entassés du RER, stigmatise les mirages de l'accumulation, de la pub et des images, et déchire avec une belle voracité l'arrogance et la vanité des nantis de tout poil, le tout-Paris de Saint-Germain-des-Prés, Guillaume Durand et son « parterre de congratulateurs », Frédéric Beigbeder qui parle si bien « des problèmes de ceux qui n'ont pas de problèmes » et... François Hollande qui paye pour tous les politiques. Au total, c'est la France même qui disparaît aux yeux de Boulin. La nation, le peuple n'existent plus. Reste une « communauté de consommateurs » pour la plupart frustrés, épuisés, divisés. Un vide sidéral, source de toutes les violences qu'il annonce en grand tintamarre".

Comment ne pas se rendre compte que tous les faits divers dont on nous abreuve médiatiquement, ne sont que des scories de cette misère matérielle et psychologique dans laquelle sont submergés de plus en plus de français ? Comment ne pas apercevoir le piège qui consiste à entrer dans la logique répressive de la droite en ne traitant que de l'insécurité et de la réponse de fermeté qui serait la seule adéquate ? Comment ne pas être édifié à cet égard devant cette "réponse judiciaire" dans l'affaire de cette maman de quatre enfants à Toulouse ayant tué son dernier né et l'ayant congelé, la maman étant poursuivie pour infanticide et sa fille aînée, à peine majeure, pour "non-dénonciation de crime" ? Et on croit ainsi que c'est faire justice ? Que la condamnation de cette jeune fille la remettra sur le "droit chemin" d'une misère quotidienne qu'elle devrait accepter en silence sans hurler de rage ? Et on croit ainsi que tout ira pour le mieux dans le meilleur des mondes ?
Qui va oser dire aux 7 millions de travailleurs pauvres et aux X millions en passe de le devenir et qui n'ont guère mieux que 722 euros par mois, que la priorité pour la Gauche c'est que nos enfants soient bien polis et qu'à la première incartade, ils doivent être sanctionnés ?

Qui va oser dire aux 7 millions de travailleurs pauvres et aux X millions en passe de le devenir et qui n'ont guère mieux que 722 euros par mois, que la priorité pour la Gauche c'est qu'on ouvre des négociations avec le MEDEF et les autres organisations patronales pour leur dire que, quand même, il y a 7 millions de travailleurs pauvres et X millions en passe de le devenir ... et qu'il faudrait faire un petit effort compte tenu des bénéfices records réalisés par les entreprises du CAC 40 ?

Qui va oser dire qu'il est PS après ça ???
Qui va oser dire qu'il a privilégié une image plutôt que des idées, des constats plutôt que des projets, un conformisme petit-bourgeois plutôt que des convictions de gauche ???
Qui va oser dire qu'il a privilégié les recettes tièdes de la continuité social-démocrate plutôt que la vraie rupture du "tout à gauche", seule alternative encore crédible à une implosion sociale dont les premiers éclats secouent la tranquillité de nos vies ???
(fin de la citation)

Écrit par : Claudine Barbin | 17 novembre 2006

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