Irène Félix

Être élu a quelque chose de terriblement ingrat et, je ne le cache pas, parfois un peu désespérant.
Le réconfort et l'envie de continuer à se battre viennent de celles et ceux, sans grade, qu'on rencontre au hasard, sur un marché. L'un est venu "pour rencontrer du monde, pas pour acheter, je n'ai plus qu'1 € 46 pour finir le mois". 1 € 46 mais un sourire jusqu'aux oreilles pour me dire qu'il vient de décrocher un contrat où il gagnera "presque 1100 €", bref, une fortune. Il me témoigne une reconnaissance que je ne crois pas mériter. Avec l'autre à peine cinq minutes plus tard, nous échangeons sur les problèmes de prise en charge des frais dentaires par la Couverture Maladie Universelle. Il me redit qu'il faut refaire des Etats-Généraux de l'Insertion, parce que la misère est toujours là mais que "les Etats-Généraux, c'était bien, on pouvait s'exprimer, ça nous permet de ne plus avoir honte d'être au RMI". C'était précisément l'objectif et je constate avec plaisir combien il a été bien perçu par celles et ceux qui étaient directement concernés.
Et ce message, pour moi, c'est un sacré soutien.