06 mars 2007
« L’autre chemin » de François Bayrou mène à droite !
Il faut étudier le programme économique de F. Bayrou pour apprécier ses proximités avec celui de l'UMP. Vous trouverez ci-dessous la lecture qui en faite par le PS.
Pouvoir d’achat : une pâle copie de Nicolas Sarkozy
Tout comme Nicolas Sarkozy, François Bayrou fait l’impasse sur la question du pouvoir d’achat :
• rien sur les salaires et le niveau des pensions des 13 millions de retraités, au risque de laisser une part non négligeable de notre population se paupériser, au détriment de la demande, seul moteur de la croissance encore allumé ;
• rien sur les prix, qu’il s’agisse des produits de consommation courante, du prix du logement (120 euros de plus par mois pour louer depuis 2002 et 65% de hausse à l’achat) ou encore de l’énergie (+70% pour le fioul et 55% pour le gasoil depuis 2002) !
Tout comme Nicolas Sarkozy, les propositions de François Bayrou pour élever le niveau de vie se limitent à l’octroi aux entreprises de nouvelles exonérations de cotisations sociales portant sur les heures supplémentaires (dont le taux serait majoré de 35%). Cette proposition, qui s’apparente au « travailler plus pour gagner plus » de Nicolas Sarkozy, est :
• un non sens juridique et économique : ce ne sont pas les salariés mais les employeurs qui décident seuls de recourir aux heures supplémentaires. lls le font s’ils l’estiment nécessaire aux besoins de l’entreprise : la proposition de François Bayrou se heurte à l’insuffisance de la demande et de l’activité économique ;
• une fin de recevoir sociale : la première valeur du travail, c’est son prix. Or, cette proposition exclue de facto les deux salariés sur trois qui n’ont tout simplement pas accès aux heures supplémentaires, ainsi que le million de salariés à temps partiel subi ( dont 80% de femmes) ;
• un nouveau cadeau fiscal consenti aux entreprises, et non des moindres : près de 2,8 milliards d’euros, sans la moindre obligation de la part de l’entreprise. Les effets d’aubaine seront conséquents, puisque aucune condition n’est fixée pour être éligible à l’allègement.
Emploi : une pâle copie des échecs du passé
Tout comme Nicolas Sarkozy, François Bayrou propose des exonérations de cotisations massives et indifférenciées. Ainsi, ses « deux emplois francs » de cotisations par entreprise seraient excessivement coûteux pour la collectivité et provoqueraient des effets d’aubaine massifs à l’avantage des entreprises, de loin les plus nombreuses, qui auraient embauché en l’absence de ces exonérations.
Cette mesure, qui priverait les caisses sociales de 4 milliards d’euros, représente un cadeau inédit par son ampleur mais aussi par la forme qu’il revêt : aucune limite n’étant fixée quant au niveau de qualification ou de salaire, il sera possible pour les entreprises d’utiliser ce dispositif pour défiscaliser les emplois les plus rémunérés.
Fiscalité : la fortune en héritage
Tout comme Nicolas Sarkozy, François Bayrou propose d’aggraver les réformes fiscales injustes de ces dernières années (qui ont placé la fiscalité française à l’avant dernier rang de l’OCDE en termes de progressivité) : il partage avec lui la même volonté d’abaisser fortement, jusqu’à les vider de leur contenu, l’impôt sur la fortune et l’impôt sur les successions, puisqu’il s’engage à exonérer de droits toutes les successions en ligne directe inférieures à 200.000 euros. Cette quasi suppression des « droits de donations et de successions pour tous les patrimoines petits et moyens » est une supercherie qui masque une mesure d’une injustice rarement atteinte : dans un pays où la succession moyenne est de 55.000 euros, ce dispositif a déjà exclu 80 % des patrimoines transmis en ligne directe de toute imposition. Cette proposition dédouanerait les Français les plus riches du paiement de cet impôt, puisque seul 25% des Français détiennent un capital supérieur à 260.000 euros . Elle priverait le budget de l’État de près de 5 milliards d’euros par an, soit l’équivalent de 700 écoles ou encore 900 crèches. Clairement, au prétexte de favoriser les fruits du travail, François Bayrou favorisera l’héritage et la rente.
« L’autre chemin » de François Bayrou mène simplement à droite !
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Commentaires
Le vote Bayrou semble séduire de plus en plus de français, y compris à gauche et au ... Parti Socialiste !
Je mets en lien, à titre d'information (ce n'est pas mon option personnelle) un lien vers un texte qui argumente en faveur du vote Bayrou.
http://www.la-sociale.net/article.php3?id_article=259
Ce texte exprime bien à mon sens le sentiment de beaucoup.
Il ne suffit pas de dire : votez utile, votez Royal. Il faut un programme clair qui traduit les aspirations de l'électorat de gauche. Dans le discours de Villepinte, S. Royal n'a prononcé le mot "socialisme" qu'une seule fois. Eloquent.
Écrit par : bombix | 07 mars 2007
Le vote révolutionnaire à droite du PCF et de l'extrême gauche était une vieille coutume, dont l'incurable optimiste que je suis pense qu'elle tend à disparaître : plutôt la droite que les socio-traîtres ! Manifestement, ce réflexe diffuserait chez quelques esprits socialistes : c'est dommage.
Je n'approuve pas la politique du pire. On la voit trop à l'oeuvre, y compris dans le Cher, où elle est érigée en principe par certains acteurs politiques de l'ouest du département (de droite comme de gauche) pour ne pas en mesurer les effets désastreux. Au-delà du calcul, il y a les convictions et l'intérêt général.
Donc quand on est à gauche, on veut la victoire de la gauche, donc on vote à gauche. Basique, mais éthiquement le seul choix.
Écrit par : Irène Félix | 07 mars 2007
Votre réponse m'inspire plusieurs remarques. Je ne suis pas certain que l'analyse que j'ai proposée à titre d'information soit dictée par la politique du pire. Vous dites "quand on est à gauche, on veut la victoire de la gauche." Certes. Encore faudrait-il que la candidate de la gauche de gouvernement y soit, à gauche, ce que certains contestent avec des raisons qu'il faudrait entendre.
Ensuite, l'appel à l'éthique est une stratégie ... curieuse. Il s'agit de quoi ? De culpabiliser les gens de gauche qui ne se retrouvent ni dans Ségolène Royal, ni dans son programme (ou dans son absence de programme) Prenez vos responsabilités, votez utile. On nous refait le coup du "devoir de victoire" ? J'ai écrit un petit article pour dire mes réserves sur ce genre d'argumentation. Mais au-delà, réfléchissons. Nous sommes dans une campagne présidentielle, binaire, dans laquelle on ne vote pas *pour*, mais le plus souvent *contre*. Le second tour de 2002 fut à cet égard caricatural. Si donc, il s'agit bien "d'éthique" (avec toutes les réserves nécessaires dans l'emploi de ce mot), quel est le candidat le mieux à même de battre Sarkozy au second tour ? Bayrou. Les sondages et leurs analystes semblent formels. Moralement, d'un point de vue de ce que l'on nomme "une éthique de responsabilité", le vote logique c'est le vote Bayrou, le seul efficace pour contrer le résistible Sarkozy. Cruauté de la dialectique ! Mobiliser l'éthique, c'est apporter de l'eau au moulin du vote "contre", et donc au moulin Bayrou. On n'en serait pas là si la candidate du PS portait le programme d'un parti pensé par des militants, et porteur des aspirations d'une large majorité de gens de gauche. On n'en serait pas là si on votait "pour" et non pas "contre".
mon articulet sur "Le devoir de victoire" : http://www.agitateur.org/article.php3?id_article=789
Écrit par : bombix | 11 mars 2007
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