Irène Félix

Je suis toujours étonnée des arguments avancés pour justifier la suppression des bus scolaires à Bourges : il faudrait que les enfants marchent plus !

C'est sûr, les enfants et les adultes ne marchent plus assez. Et c'est louable et remarquable quand des parents, comme à Beaumont, décident de mettre en place un "pédi-bus". C'est aussi tout à fait acceptable, même si c'est moins facile pour les encadrants, de faire marcher à pied les enfants d'une école à une autre école proche pour manger à midi. A condition, bien sûr, que cette école soit proche.

Mais de quoi s'agit-il aujourd'hui à Bourges ? De supprimer le bus pour aller de la route de la Chapelle à l'école d'Auron. A qui fera-t-on croire que les trajets se feront à pied ? Ou que le réseau de bus urbain s'est amélioré et pourra prendre le relais ?

Le premier problème, c'est que certains quartiers n'ont pas d'école. Ou n'en ont plus. Et que faute d'avoir pensé le développement de la ville en prévoyant ses commerces et ses services, on envoie des enfants à l'école très loin de chez eux et les parents faire leurs courses à perpét'. Donc tout le monde prend sa voiture.

Le deuxième problème c'est que le réseau de bus n'offre pas un service suffisamment adapté. Donc tout le monde prend sa voiture.

Le troisième problème, qui est la conséquence du second, c'est qu'à Bourges, la ville impose de construire deux places de parking pour tout logement de taille moyenne, considérant que de toutes façons ce sera le principal moyen de déplacement des habitants. Effectivement puisqu'il n'y en a pas d'autre. Donc "tout le monde" a deux voitures. Donc tout le monde prend sa voiture.

C'est beau, l'écologie vue de Bourges ...