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02 juillet 2009

TGV

J'étais mardi à Paris à l'assemblée générale de l'Association TGV Grand Centre. Le projet avance sur le papier, notamment du fait de l'intégration dans le texte de loi (encore en débat) sur le Grenelle de l'environnement de la ligne "Paris-Orléans-Clermont-Lyon" parmi les 2500 km de lignes "supplémentaires" qui pourront s'ajouter, après 2020, aux projets prioritaires ou remplacer un projet en retard parmi ceux prévus avant 2020. Sur ce sujet, les parlementaires ont fait leur boulot. Très bien. Par ailleurs, l'association a reçu de la SNCF les moyens de faire du lobbying. Très bien aussi, encore qu'on puisse s'interroger sur la pertinence de donner à une association de ce type des moyens dédiés.

Mais du point de vue opérationnel, c'est plus discutable. Certes, une clé de financement a été trouvée pour les études, avec participation pour 33 % de l'Etat, 33 % de RFF et 33 % des 5 régions traversées. RFF et les régions, et notamment la région Centre, ont délibéré pour inscrire cette dépense à leur budget. Il ne manque plus ... que l'Etat. Et si les études n'ont pas démarré, c'en est la raison principale.

Or si les études ne démarrent pas, le débat public sera retardé, arrivera la présidentielle donc une période de "glaciation" des débats ... et on perd deux ans.

Au fait, l'Etat, il serait pas un peu dirigé par la droite ?

Commentaires

Bonjour,
A propos du TGV, il est regrettable que l'opposition n'ait jamais insisté sur le mensonge de Lepeltier qui en a fait l'argument phare de sa campagne de 2008, laissant croire aux berruyers que son action permettrait l'arrivée du TGV durant son mandat, alors qu'il était le mieux placé pour savoir que les choses ne seraient pas si simples.
Personne pendant la campagne n'a non plus insisté sur la situtation financière de RFF, et sur l'état déplorable du réseau français classique. Il y a là une question politique de première importance qui concerne le choix entre le maintien en bon état du réseau classique, nécessaire au désenclavement des zones rurales ou délaissées du territoire, et le soutien aux LGV qui ne peuvent concerner que les zones urbaines développées. Cette question (*) n'est jamais posée. Pourquoi ? D'autant que la crise financière et économique limite la puissance d'intervention de l'Etat (déjà bien mise à mal par les politiques libérales européennes et françaises) et qu'il faudra faire des choix.
Ajouté à cela que l'attractivité du TGV a surtout concerné les premières zones desservies ; quoi qu'il arrive, le TGV pour Bourges n'est pas envisageable avant l'horizon 2030, 2040. L'effort financier consenti par les collectivités vaudra-t-il la chandelle économique ? Quel retour réel sur investissement ? En clair, le TGV à cette date, ne consistera plus un atout, puisqu'un atout par définition est une carte rare et non la carte que tous les joueurs ont dans leur jeu.
Pour l'heure, s'il existait davantage de liaisons directes vers Paris qui arrivent et partent à l'heure, on ne pourrait certes pas faire d'annonces ronflantes et démagogiques, mais cela rendrait bien service aux berruyers, surtout les jeunes qui semblent condamnés à partir pour faire leurs études ou pour trouver un emploi.

(*) « A côté de ce réseau qui vivote et décline, on développe de façon ambitieuse de nouvelles lignes à grande vitesse ou de grands projets d’investissement dont le financement n’est pas assuré et dont la cohérence et la rentabilité restent incertaines. La priorité est donc implicitement donnée au développement du réseau, et du réseau à grande vitesse en particulier, sur le maintien en état de l’existant, sans que cet arbitrage ait été clairement explicité. » Philippe Seguin, "Le réseau ferroviaire : une réforme inachevée, une stratégie incertaine" cf. mon article "Transports ferroviaires : un rapport sans concession" à cette adresse : http://www.agitateur.org/spip.php?article1060

Écrit par : bombix | 04 juillet 2009

Je ne crois pas qu'on puisse me remprocher de n'avoir pas défendu la modernisation de la ligne Paris-Bourges et de Bourges-Lyon (qui est une catastrophe) et le cadencement sur Paris-Bourges, c'est à dire l'augmentation des fréquences et leur départ régulier. J'ai toujours considéré que c'était une urgence pour aujourd'hui.
Je considère aussi comme un beau combat pour demain que d'obtenir le TGV à Bourges. Evidemment, ce n'est pas pour la fin de ce mandat de Lepeltier : est-ce à dire qu'on va nous le resservir pour la prochaine campgane ? Je le crains !
Est-ce à dire que le projet n'est pas crédible : je ne le crois pas. La nécessité technique absolue de doubler le Paris-Lyon existe et il faut s'engouffrer dans la brêche en plaidant pour faire "d'une pierre deux coups" : la desserte de Lyon et de la vallée du Rhône et l'aménagement du territoire avec la desserte de Clermont (c'est la seule grande ville qui compte), en s'efforçant que tout cela passe par Bourges (l'inscription d'Orléans, autre "grande ville qui compte", dans l'intitulé de la ligne nous ouvre une petite fenêtre pour espérer qu'elle ne passe pas directement par Nevers en "oubliant" le Cher).
Est-ce possible qu'il soit financé ? C'est sûrement le plus dur. Les collectivités locales appelées à mettre la main à la poche ont raison d'être exigeantes. Dans l'est, par exemple, elle conditionnent leur financement au respect des engagements de l'Etat et de RFF sur la modernisation des lignes transversales.
Je pense que c'est la bonne attitude, et celle que nous devrions adopter en région Centre. C'est ainsi que l'Indre pourrait tirer profit de la négociation, que Bourges pourrait être mieux desservie ou que d'autres axes pourraient être modernisés.

Mais faut-il considérer qu'il sera trop tard en 2030 pour avoir le TGV et que le combat ne mérite plus d'être mené ?
On raconte (mais on raconte beaucoup de choses ...) que François Mitterrand, élu de la Nièvre, amoureux de la terre et des arbres, ne voulait pas que ce département soit défiguré par les routes. "Vous verrez, demain, ce seront les territoires préservés qui attireront", disait-il en substance. Et la Nièvre, il faut bien le dire n'a en rien profité de ses élus prestigieux pour améliorer son réseau routier : mission réussie, si l'on peut dire !
N'empêche que quand l'A 77, même bien tard, est venue, elle a bien profité au Val de Loire. N'empêche que même si l'intuition de Mitterrand était bonne, le retour à la nature n'a pas encore constitué, dans nos contrées, une véritable alternative à l'industrie.
Donc je crois qu'il faut défendre ce projet, coûte que coûte ... et même si c'est la droite qui s'y est identifiée. Ce dont j'enrage !

Écrit par : Irène Félix | 05 juillet 2009

"Je ne crois pas qu'on puisse me remprocher de n'avoir pas défendu la modernisation de la ligne Paris-Bourges et de Bourges-Lyon"

Ce n'était pas mon propos.

"Dans l'est, par exemple, elle conditionnent leur financement au respect des engagements de l'Etat et de RFF sur la modernisation des lignes transversales."

L'est a été l'une des premières régions servie en terme d'infrastructures ferroviaires grande vitesse. Avec une participation de l'Etat bien supérieure, en rien comparable avec les prévisions des nouveaux aménagements. Par ailleurs, faire des choix politiques, c'est établir des priorités, ce n'est pas dire "et ... et", mais "ou ... ou", parce qu'il faudra choisir, étant donnée la situation économique du pays, étant donnée la situation de RFF. Et puis il faudra aussi mettre la main à la poche : il serait démagogique et mensonger de faire croire aux contribuables qu'ils ne seront pas mis à contribution.

Je trouve un brin sophistique votre référence à un Mitterrand bucolique. On sait d'une part qu'il y avait d'autres modèles possibles de développements autoroutiers (défendus par les Verts d'ailleurs, si je me souviens bien de mon entretien avec J. Crotté) -- voir par exemple ce qu'on a fait en Bretagne -- et il ne s'agit pas, d'autre part, de transformer le centre en jardin paysager pour retraités. C'est au contraire si on sacrifie l'existant (et je vous renvoie encore une fois à l'analyse lucide (comme souvent) de Philippe Seguin) qu'on va se trouver en face de zones rurales de relégation. Défendre et développer l'existant, en terme d'infrastructures et de services publics, n'est pas un combat d'arrière-garde.

Écrit par : bombix | 06 juillet 2009

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