15 octobre 2009
RSA
La mise en oeuvre du RSA occupe une grande part de mon énergie ... et de celle de beaucoup de cadres du Conseil Général, responsables associatifs, services de l'Etat, de la CAF ...
Sa mise en place trop rapide a constitué un véritable défi pour la CNAF, dont le système informatique n'a pas véritablement suivi. L'essentiel semble sauf : les allocataires sont payés. Mais aucun élément d'information fiable sur le nombre de personnes concernées n'a été disponible pendant plusieurs mois, ... et je ne suis pas convaincue de la fiabilité des rares données qui m'ont été récemment transmises. La situation est la même partout dans le pays, les acteurs locaux ne sont donc pas en cause. Mais comment piloter un dispositif à l'aveugle !!??
Sa mise en place en période de récession place Pôle Emploi devant une équation quasi impossible. Que le service public de l'emploi ou ce qu'il est devenu dans la fusion ANPE-ASSEDIC soit enfin re-mobilisé par l'Etat pour reprendre une place qu'il n'aurait à mon sens jamais dû perdre auprès de demandeurs d'emploi en grande difficulté est bien sûr une bonne chose. Mais les moyens suivront-ils ? Et à quel rythme se fera l'adaptation "culturelle" (c'est à dire institutionnelle) à des personnes qui n'ont pas travaillé depuis quelque temps ? Ce qu'on peut traduire en termes plus directe en : "comment Pôle Emploi va passer de la culture de la radiation à la première non-réponse à une convocation - parce qu'il n'y a plus d'essence dans la voiture, parce que à quoi bon ?, ... - à la culture de l'accompagnement ?" C'est une des évolutions à laquelle nous devons veiller, au risque sinon de conduire les demandeurs d'emploi dans une impasse. De toutes façons, pas le choix : nous avons terriblement besoin de Pôle Emploi.
Car cette évolution intervient alors que les finances départementales sont mises à l'épreuve. Prendre en charge plus d'allocataires (incluant, et c'est nouveau, les parents isolés ayant des enfants de moins de trois ans, jusque là réputés hors de toute démarche d'emploi) avec des moyens constants, cela impose de développer des partenariats et de faire confiance à la capacité d'évolution des partenaires. Surtout quand leur financement ne dépend pas des finances départementales...
Parce qu'il faut faire plus avec moins : le financement des actions d'insertion dans le Cher reposait sur un programme départemental d'insertion de 2,6 millions d'euros de conventions de partenariats avec les associations d'insertion + près de 800 000 euros de co-financements du Fonds Social Européen. Pour 2010, il n'y aura plus que 530 000 euros de FSE et le budget départemental, in-bouclable, impose des restrictions. La clarté des engagements de Pôle Emploi et l'arrivée effective d'enveloppes annoncées par l'Etat nous aiderait à faire des choix. On avance, heureusement, avec une commune volonté de trouver des solutions improbables, de gratter chaque ligne "oubliée" de l'Europe, d'espérer une moindre mobilisation des départements voisins pour "faire leurs poches" sur une dotation FSE non consommée - ce que nous faisons pour 2009 - de mobiliser les éventuels crédits d'Etat annoncés - mais non définis - en direction des jeunes, de procéder à des glissements plus ou moins orthodoxes entre fonctionnement et investissement, ... Dans le même temps, les associations s'inquiètent très légitimement pour leur avenir, renoncent avec lucidité à remplacer leur personnel, réalisent, elles aussi, des miracles au quotidien. Et continuent leur boulot auprès des personnes en difficulté dans un contexte de crise où, plus que jamais, la concurrence est rude pour le secteur dit de "l'insertion par l'activité économomique". Car la tolérance s'amenuise du côté des entreprises de droit commun qui ont elles aussi un besoin vital d'obtenir des marchés.
Quant aux équipes de terrain du Conseil Général, elles ont aussi leur part à jouer dans cette mutation, avec en particulier une place plus grande à donner aux usagers dans les actions à mettre en oeuvre et la façon de le faire. La loi le prévoit et, sur ce point, je pense que c'est une chose intéressante. Mais c'est aussi une évolution qui mobilise.
Gros dossier, gros enjeu. Avec, évidemment, des choix politiques lourds à la clé.
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Commentaires
Je doute que les allocataires soient tous payés : il semble qu'au niveau national 1.800 000 personnes manquent à l'appel , 4 mois après le lancement du RSa ...
Pour la prime de 500 € destinée à 234 000 précaires : 2162 l'ont touchée .... Soit 1081000 euros dépensés sur un budget voté de 117 Millions ...
Ou est passé l'argent ?
Idem pour la prime de précarité de 200 € : trés peu de gens l'ont touché ...
Vu dans une agence de pole emploi - cette semaine - : " QUI A TOUCHE LA PRIME DE 200 € ??? Véridique !
Question : Pensez vous vraiment que les pauvres et les précaires n'ont pas besoin d'argent ?
Moi, comme vous , les 500 € , si j'y ai droit , je les prends ...
Écrit par : tiphys | 18 octobre 2009
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