Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

11 septembre 2010

Apprendre à lire et à compter

Vendredi, j'ai passé une bonne partie de la soirée avec l'association Cassiopée, à la rencontre de personnes issues de la communauté des gens du voyage. Les familles chez qui nous sommes allés sont aujorud'hui quasi-sédentaires à Bourges. L'association Cassiopée travaille à la scolarisation des enfants dès la maternelle, assure un accompagnement aux devoirs des enfants scolarisés et propose aux adultes qui le souhaitent de les aider à apprendre à lire et à écrire.

Les familles que j'ai vues sont des familles de travailleurs indépendants, qui voyagent encore un peu au gré des saisons et des chantiers auxquels ils peuvent avoir accès. Leur lieu de référence est sur Bourges, où ils possèdent des terrains, manifestement, pour ceux que j'ai rencontrés, bien intégrés dans leur environnement.

On peine à imaginer la situation de cette jeune femme qui ne sait pas compter et ne peut donc pas prendre un numéro de téléphone quand un client potentiel de son mari appelle. Ou de cette autre qui est perdue en faisant ses courses quand l'emballage des produits change, au gré des campagnes de marketting.

Et c'est avec une légitime fierté que la responsable de l'association souhaitait me présenter cette famille où la petite dernière, trois ans, vient de rentrer à l'école maternelle et "ne pleure même pas", au grand soulagement de ses parents. Dernière d'une famille de quatre enfants, elle aura été la seule à fréquenter l'école maternelle (en espérant que cela dure au-delà de cette première semaine de rentrée), une école qui n'est pas obligatoire mais qui est extrêmement utile. Ses soeurs, n'ayant pas eu cette chance, doivent ensuite rattraper le retard en primaire : c'est infiniment plus difficile.

Je rencontre des hommes et des femmes vieillis par la vie qu'ils mènent et souffrant de maux divers, avec des droits à la CMU non renouvelés pour l'un (or il y a urgence à ce que lui et ses enfants puissent consulter un médecin), avec une invalidité mal reconnue pour l'autre. Une chose est sûre : la pénibilité use. Travailleurs indépendants, ils ne peuvent toucher, semble-t-il, de pension d'invalidité : il va falloir que je me renseigne sur cette question que je connais mal.

Les questions de santé parmi les voyageurs me sont toujours apparues prégnantes dans tous les contrats d'insertion que j'ai été amenée à signer. Cela se confirme. Leur espérance de vie moyenne est sensiblement plus faible que celle des sédentaires. Encore une inégalité.

En tous cas, Cassiopée m'a convaincu de la pertinence de son travail, auprès de personnes que leur illettrisme contribue encore à isoler.

Les commentaires sont fermés.