Irène Félix

La ville vend son patrimoine. On peut considérer cela comme acceptable dans certains cas, regrettable voire peu acceptable dans d'autres.

Par exemple, une maison 147 avenue du général de Gaulle : cela signe probablement l'abandon du projet de "dévoiement" de l'avenue de Lattre, projet dont la gauche avait souligné l'inutilité ... mais qui faisait partie des concepts phares du Plan de Renouvellement Urbain. On revient à un peu de mesure : tant mieux.

"L'ensemble immoblier" au 2 rue de la Thaumassière est en fait le Musée de l'école. Je reproduis ci-dessous ce qu'en dit le site de la ville de Bourges :

"Salle d'asile public ouverte pour les enfants du quartier en 1857, l'édifice devint une école maternelle en 1882; il a été transformé en musée en 1980.

Le préau présente des vitrines thématiques, abritant des objets collectés dans les écoles du Cher.

La salle de classe attenante évoque l'école de Jules Ferry."

Ce musée permet aux visiteurs, principalement des enfants des écoles de Bourges et des communes voisines, de comprendre comment se passait l'école autrefois mais aussi quelle était la vie des enfants, des instituteurs, des adultes. C'est un incontestable outil pédagogique. Vendre la rue de la Thaumassière, c'est brader un patrimoine.

Enfin, la vente de l'école de la rue Fernault est annoncée. Cette vente et triste parce qu'elle symbolise la fermeture d'une école. Elle me paraît moins dommageable que celle de la rue de la Thaumassière.

Derrière ces ventes, c'est une commune qui s'appauvrit, comme une famille vendrait son patrimoine pour règler les affaires courantes. Par définition, de telles opérations ne peuvent se reproduire. Ce qui signifie que, dans quelques années, c'est le service public qui sera amputé.

Les socialistes ont dénoncé la politique de l'Etat qui assèche les collectivités locales, alors qu'une alternative est possible. En voilà un nouvel exemple.