Irène Félix

Le rapport de la cour des comptes met en cause la gestion de la police nationale, les stratégies adoptées et le résultats obtenus.

Les effectifs de la Police nationale sont en baisse dans bien des villes, et c'est la police municipale qui a pris, tant bien que mal, le relais. Mais Police nationale et Polices municipales n'ont ni les mêmes moyens, ni les mêmes formations, ni les mêmes missions. Dans ce contexte, il est désolant de voir des policiers nationaux affectés à des tâches dont on peut douter de l'urgence (contrôles routiers, surveillance de manifestation très bon enfant comme à Bourges ce week end, ...) alors que les violences se multiplient et les trafics de drogue prospèrent.

A Bourges, ce week end, un commerçant me faisait part de sa lassitude et de son inquiétude face aux débordements qu'il constate de plus en plus souvent autour et dans son commerce. Et cette forte impression d'être abandonné, avec des interventions de police trop tardives et insuffisamment préventives.

La question de la sécurité aura été un des échecs cuisants de la mandature de Sarkozy. Les sommes englouties dans la vidéosurveillance au lieu de financer la prévention et la prise en charge des victimes ; le retard pris pour la présence sur le terrain, grâce à une police de proximité dont la droite ne voulait plus mais qu'elle est bien obligée de remettre en place ; un investissement insuffisant pour lutter contre les trafics ; des services publics qui se retirent : tout cela concourt à aggraver les tensions et à favoriser les manifestations violentes.

Rappelons que le nombre de faits avec violence ne cesse d'augmenter.