02 octobre 2011
Bourges Basket : l'affiche qui fâche
Oui ça me choque ; non ça ne m'étonne pas. L'affiche du Bourges Basket qui montre les fesses d'une jeune femme, avec l'alibi d'un ballon à côté réduit les joueuses à un joli corps et le basket à un joli exercice de matage.
Ca ne m'étonne pas. Déjà, l'an dernier, je me souviens m'être demandée ce que serait la prochaine affiche. Car depuis l'époque où le Bourges Basket vendait la victoire, la comm a ensuite vendu le basket ; puis les filles jouant au basket ; puis une d'elle aux épaules dénudées avec un ballon ; puis un buste de femme ; ... puis les fesses. Il faudrait reprendre la série, c'est édifiant et on a le sentiment du "toujours plus fort" ...
Les joueuses du Bourges Basket sont de belles femmes : tant mieux pour elles et tant mieux pour nous, cela ne gâche rien. Mais elles sont d'abord des sportives et réduire leur promotion à celle de leur corps est tristement réducteur.
Et comment nos collectivités, qui s'intéressent à l'égalité hommes-femmes, pourraient-elles accepter cela ? Car, cerise sur le gâteau, tous les logos y sont ! On paie même pour cela ... Je souhaite qu'un débat ait lieu à ce sujet au Conseil Général. Dans un assemblée comptant 32 hommes pour 3 femmes, ce sera intéressant ... et ce pourrait être d'une forte portée symbolique.
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Commentaires
Cinq associations et organisations, des citoyens et citoyennes se mobilisent et une pétition va circuler pour demander le retrait de cette campagne d'affichage. Oui, cette affiche est indigne, à la fois du sport, du monde sportif qui veut défendre des valeurs de solidarités, d'entraide, de respect, de dignité humaine et pour la société dans ce qu'elle révèle, une fois de plus -de trop ?, à l'échelon local-, comme inégalité -. Il y a des prises de conscience à faire avancer, plus que jamais. Les corps ne sont pas des marchandises, les sportifs non plus. Et il est difficile de laisser passer cette affiche d'un côté et de demander à tous - en particulier aux jeunes - plus de "savoir vivre", et de vivre ensemble. L'égalité entre les femmes et les hommes commencent dès l'éducation, le monde du sport et le monde associatif ont un rôle important à jouer. A suivre
Écrit par : tanvez armelle | 03 octobre 2011
Voici le courrier, qu'avec quelques mais, nous adressons au Bourges Basket
Bourges, le 3 octobre 2011
A l’attention de Pierre Fosset
Président du Bourges Basket
Monsieur le Président,
L’affiche du Bourges basket annonçant la nouvelle saison est sur les murs de Bourges depuis quelques jours. A première vue, on pourrait croire qu’un cabaret vient d’ouvrir à Bourges. Mais non, il s’agit bien d’une opération de communication pour notre équipe de basket féminin !
Depuis déjà quelques années, le Bourges basket basait sa communication sur l’esthétisme et non sur les performances sportives. L’an dernier, une silhouette féminine dominait la composition graphique de l’affiche. Cette année, le club a franchi le pas : les sportives sont réduites à une paire de fesses ; et le match de basket à un exercice de matage.
Que sont devenues les valeurs du sport ?
Nous, militant-e-s, élu-e-s de gauche et écologistes, souhaitons rappeler que les sportives sont avant tout des femmes compétentes et battantes.
Leurs performances doivent être traitées au même niveau que celles des hommes.
Dans le domaine sportif, comme dans le monde professionnel, politique ou associatif nous demandons l’égalité homme-femme.
Nous dénonçons le fait que les collectivités, par la présence de leurs logos sur l’affiche, soient associées, bien malgré elles, à cette image dégradante de la femme.
Par la présente, nous nous associons à la démarche des organisations : Fase, Ligue des Droits de l’Homme, Cgt, Attac, Mouvement de la Paix.
Premiers signataires :
Irène Félix, vice-présidente du Conseil général du Cher ;
Agnès Sinsoulier-Bigot, Conseillère régionale ;
Pascale Richard, Secrétaire fédérale PS à la vie citoyenne ;
Philippe Fournié, premier secrétaire fédéral PS du Cher et vice-Président de la Région Centre ;
Michelle Rivet, Vice-présidente du Centre déléguée aux Projets de Developpement Rural ;
Le conseil politique Europe Ecologie Les Verts du Cher ;
Marie-Annick Bourguignon, conseillère municipale PS de Bourges ;
Joël Crotté, conseiller municipal Europe Ecologie Les Verts de Bourges
Gérald Fragnier, Conseiller municipal PS de Bourges ;
Hugo Lefelle, responsable des Jeunes socialistes du Cher ;
Pierre Dedet, Secrétaire de la section PS de Bourges et Conseiller municipal de Bourges ;
Laurent Desfougères, Secrétaire de la section PS de Saint-Amand-Montrond ;
Maryse Dejoux, syndicaliste CFDT ;
Céline Bézoui, militante PS ;
Olivier Ponte Garcia ;
Frédéric Dupin, responsable associatif ;
Joëlle Pinault, commerçante
Copies à :
François Bonneau, Président du Conseil Régional
Alain Rafesthain, Président du Conseil général du Cher
Serge Lepeltier, Maire de Bourges
Rédacteur en chef du Berry Républicain
Écrit par : Irène Félix | 04 octobre 2011
Chère Madame, chers co-signataires de cette plaisanterie...
Pour situer mon intervention, je suis un adapte du basketball, administrateur d'un forum de basket... et certes, même je ne suis pas forcément de la "nouvelle génération", j'en suis plus proche que vous à priori.
Et c'est justement l'objet de mon intervention : je m’intéresse aux problématiques de médiatisation du basket en France, ce sport est très tristement sous-médiatisé car, à mon sens, souffrant d'une mauvaise image (association basket-rap-banlieue) et ce malgré les derniers résultats de l'équipe de France masculine.
Alors forcément, quand un sport est sous-médiatisé au niveau masculin... comment faire pour espérer faire adhérer une ville entière au niveau féminin ? La tache est rude... très rude.
Et là où Bourges a sorti son épingle du jeu, c'est de faire un contre-pied (cross over comme on dit dans le milieu) totalement original et loin d'être vulgaire... pour des personnes un peu modernes, un peu moins vieux jeu et surtout qui ne s'offusquent pas pour un oui ou pour un non.
Car honnêtement... que montre cette affiche ? Une paire de fesse couverte par un slip : ouaaaaaah scandale !!!
Et là, tous autant que vous êtes à vous indigner, vous représentez bien ce qui va vous perdre : une étroitesse d'esprit, à tendance mormone... en tout cas, d'une autre génération (même pas celle de mes parents, on serait plus proche de celle de mes grands parents). Vous nuisez à l'image Berruyère... et je ne vous apprendrai pas l'image que Bourges représente en France (quand les personnes connaissent, elles se moquent de cette bourgade franchement pas sexy)
De bourges la France ne connait que 2 choses : l'équipe féminine de Basket et le Printemps qui a lieu 1 fois par an... le reste du temps, c'est une ville quasi-morte et morose et vous en êtes responsable de par votre immobilisme avéré : vous êtes vous posé la question de savoir pourquoi les jeunes quittaient Bourges dès que possible ?
Et là, le club essaye de relancer un peu le truc de manière originale et vous vous indignez ??? Parce qu’on voit une culotte ? Non mais sérieusement... vous n'avez pas d'autres débats à gérer que celui de vouloir conserver à tout prix l'image vieille France du Berry ?
Vous perdez du temps, de l'énergie, et de la crédibilité. Vous oubliez que derrière chaque femme, il y a un brin de féminité, de douceur : et ce même derrière une joueuse de basket que vous cantonnez à être grande, mal coiffée, transpirante, en débardeur, n'hésitant pas à jouer des coudes. Laissez les être femmes, ne soyez pas rétrogrades.
J'espère pour vous qu'aucun Berruyer ou Berruyère ne sera doué en natation parce que... bah ils ne nagent pas en doudoune, ça vous choquerait... souhaitons qu'aucune athlète ne soit performante en sprint : leur cycliste court et moulant vous offusquerait... et quand au tennis, jouer en jupette en laissant apercevoir cette culotte que je ne saurais voir... et je ne parle pas de la gymnastique... encore moins du volleyball ou du beach volley.
Finalement, je souhaiterais avoir des explication sur vos propos :
"réduit les joueuses à un joli corps et le basket à un joli exercice de matage" :
Euh... oui, pour les esprits déviants qui n'auraient pas besoin de cette publicité pour imaginer bien des choses : rassurez-vous, vous les aurez à la piscine ceux-là.
"le Bourges Basket vendait la victoire, la comm a ensuite vendu le basket ; puis les filles jouant au basket ; puis une d'elle aux épaules dénudées avec un ballon ; puis un buste de femme ; ... puis les fesses"
Quand on n'a plus autant de victoire, quand on ne rempli plus les salles, on a 2 possibilités, celle de dire : euh on a toujours fait comme ça on ne change rien et on se lamentera du résultat quand il sera trop tard... soit être originaux et tenter de changer la donne.
Excusez moi mais un buste ou des épaules dénudées n'ont rien de choquant... et là, le côté un peu provocateur sans être indécent aura le mérite de faire réfléchir... et pour vous, cette culotte vous permet de faire campagne... (et campagnarde par la même occasion).
"Les joueuses du Bourges Basket sont de belles femmes [...] Mais elles sont d'abord des sportives"
Permettezmoi d'être, à mon tour, indigné : Comment pouvez-vous décider que ces femmes sont des sportives avant tout... avant d'être des femmes ??? Ça leur ferait plaisir d'entendre ça... c'est d'une classe folle et réducteur à souhait !
"à l'égalité hommes-femmes"
Devant la nudité et l’exposition des corps, madame, les choses ont changé... si..si quelle femme sportive se met (volontairement) à nu pour la promotion de son sport ? Aucune. Sachez que les rugbyman du stade Français ont fait un calendrier laissant apercevoir leurs attributs et Romain Mesnil en a fait un spot... alors, pour être sur un pied d'égalité, il faudrait faire un calendrier de femmes sportives nues... non ?
Mme Tanvez :
"Oui, cette affiche est indigne, à la fois du sport, du monde sportif qui veut défendre des valeurs de solidarités, d'entraide, de respect, de dignité humaine et pour la société dans ce qu'elle révèle, une fois de plus -de trop"
... et le second degré... vous connaissez ??? Qu'est-ce que cette affiche retire à la solidarité, l'entraide ??? Expliquez moi... si au moins, grâce, à cette affiche, les gens se souviennent qu'il y a une équipe qui tourne bien à Bourges et qu'il faut aller les soutenir : là-bas, les gens se rencontreront et partageront une passion en commun plutôt que regarder les résultats dans le journal égoïstement et seuls...
Les temps changent : il y a 15-20 ans, très peu de femmes portaient des strings... aujourd'hui, rares et démodées sont les femmes qui n'en portent pas (même les homme s'y mettent)... les choses évoluent...
Essayez d'améliorer l'emploi, l'exposition médiatique de votre ville rapidement plutôt que de lutter contre des broutilles sans importance... vous êtes loin de la réalité et véhiculez une image rétrograde de votre parti, syndicat, ville région... vous nous faites honte : même à distance !
S'il vous plait, soyez bonne joueuse et ayez le courage de publier ce commentaire et de vous même y apporter des réponses...
très cordialement,
Cédric
Écrit par : Cédric | 11 octobre 2011
Non, les petites culottes ne m effarouchent pas. Mais je suis surprise de votre argumentaire.
Oui, bien sur, a titre personnel, les joueuses sont d' abord des femmes avant d' être des sportives. Mais ce qui nous interesse ici n est pas la promotion de Madame Dupont ou Madame Durand. C est la promotion d' une équipe de sport constituée certes d' individualités, mais qui nous intéressent ici avant tout en tant qu elles font l équipe et en conséquence le spectacle, le jeu, la compétition, la fête ... Il faut donc nous donner envie, ou non, de partager cette aventure sportive et cette complicité locale, entre supporters, équipe et sponsors.
Et donc la tenue : les nageuses nagent en maillot de bain, les basketteuses jouent avec short et maillot, les skieuses en combinaison de ski. On les voit en général dans leur tenue de sport, ou en tenue de ville. Rien de choquant a cela. L argument ne tient pas. Car clairement ici, le choix de la culotte, potentiellemnt délacée, sur un buste dont l affiche suggère qu il est nu, ce n est pas le choix d' une tenue de sport adaptée au jeu. Mais bien le choix d' une accroche je pense tout de même assumée par les auteurs et promoteurs de l affiche.
Donc, pour vendre le sport, il faut vendre une suggestion a caractère sexuel. Dont acte ... Je constate d' ailleurs a votre message qu il semble de plus en plus dur de convaincre sur la seule performance sportive. Je trouve cela dommage et, pour l équipe, pour sa super capitaine et pour toutes les joueuses de talent, leur faire bien peu confiance !
Je fais, et j espère que vous aussi, une grande différence entre une personnalité, homme ou femme, choisissant de poser pour une marque de sous vêtements (on est purement commercial) et un club subventionne par des collectivités territoriales utilisant le même argument. Savez vous que tous, villes, départements, régions, Etat, finançons chaque année des programmes pour le respect entre garçons et filles ? Alors comment ne pas être trouble, alors que nous invitons des jeunes a voir le match ou que l équipe va faire des animations dans les écoles, de savoir que les joueuses apposeront leur signature en dédicace pour les mômes sur leur paire de fesses ? Vous souvenez vous il y a quelques années quand les ado, parce que c était "la mode" venaient au collège en montrant leur string, le combat heureusement gagne par les principaux, profs et parents pour les contraindre (oui, contraindre) a la décence et leur éviter des expériences traumatisantes. Vous leur expliquez comment la différence avec la culotte a lacets ? Et comment s étonner des reactions futures de certains parents qui en conclueront que décidément, il faut éviter quevleur fille aille en cours de sport, aux détriment de l épanouissement physique et morale de leur gamine ?
Vous me direz, qu est ce que cela a a voir avec l équipe ? Cela a a voir qu un club prive ne peut recevoir de subventions publiques : il ne peut que fournir des prestations. Et c est souvent l animation scolaire sui sert de justification, sinon d' alibi.
Votre provocation sur le thème des mormons m amuse ! Dois je retenir que nous défendons la une certaine morale publique ? Je l assume alors volontiers. Et je prétends, a l inverse de vous, qu il s agit d' une morale moderne. Car dans l histoire de l humanité, il a toujours été profondement moderne et profondement émancipateur de refuser l instrumentalisation du corps humain et particulièrement
du corps féminin. Oui, j aimerais que ce département avance dans la modernité. Vous savez comme moi que ce peut être un combat.
Pour terminer, je résume : ce n est pas une question d' esthétisme. Mais l affiche est hors sujet sur le plan sportif et ringarde et déplacée sur le plan des valeurs.
Écrit par : Irène felix | 11 octobre 2011
Bonjour M. "Cédric",
je ne souhaite ajouter qu'un seul élément, par rapport au mail précédent d'Irène Félix, qui vous apporte déjà des réponses. Vous parlez de "courage" n'est-ce pas ? Je vous fais juste remarquer le fait suivant : les deux personnes qui se sont ici exprimées ont, elles, données leur prénom et leur nom. Elles assument donc pleinement leurs idées, qu'elles mettent en débat, au nom je crois d'une conception du vivre ensemble, dans la cité. Je pense aussi pour pour inciter à se déplacer encourager des sportives, voir du beau jeu, on peut vraiment utiliser d'autres moyens, d'autres visuels que des fesses, et un petit lacet qui suggère de le tirer, question d'éthique.
Écrit par : armelle tanvez | 12 octobre 2011
Bonjour,
Tout d'abord, bravo pour votre courage de laisser mon commentaire et félicitations pour m'avoir répondu de manière courtoise et polie... le tout sans être dénué de bon sens.
Je ne reprendrai donc pas ma fronde accusatrice et je me contenterai de réagir posément à vos propos dans l'unique but de faire avancer le débat et de vous faire comprendre mon opinion.
Alors oui, la photo laisse suggérer une femme nue... mais sans la montrer ! Ensuite, la complexité était, je suppose, de rappeler le côté sensuel du Tango (la danse) sans créer d'amalgame sur la publicité qui est une pub basket et non pas danse : il fallait donc rajouter le coté du tango "lacet et dos nu" en y accolant le ballon de basket... je trouve que c'est plutôt une bonne idée : en tout cas subtile. Donc je ne pense pas qu'il y ait un caractère sexuel dans cette affiche... en tout cas, bien moins que sur une danse de Tango (il suffit de taper tango sur Google pour y trouver des poses suggestives, mais dans la danse on appelle ça de l'art et encore une fois, on aime ou on aime pas, mais c'est une caractéristique de cette danse).
Ensuite vous indiquez "il semble de plus en plus dur de convaincre sur la seule performance sportive"
... euh, et bien oui mais ce n'est pas nouveau. Et quand bien même, il faut s'adapter à la conjoncture pour ne pas risquer de voir le club sombrer dans l'anonymat. Une sous exposition médiatique liée à une campagne publicitaire inadaptée entrainera irrémédiablement un désintéressement des sponsors... donc moins de budget... dons moins de bonnes joueuses... donc moins de résultats... donc moins de spectateurs etc etc... Il ne faut pas oublier que, même si Bourges fait partie des grosses écuries du championnat féminin, la domination d'antan est désormais partagée avec quelques autres bonnes équipes : tout fonder sur les résultats serait une erreur car trop incertain... dans la communication il faut INNOVER pour ne pas sombrer, créer des interrogations pour arriver aux bonnes réflexions et sortir des sentiers battus pour être remarqué.
D'autant plus qu'à Bourges, tout le monde est habitué à voir des affiches "classiques" de basketteuses : celles-ci sont à la limite de passer dans le patrimoine culturel Berruyer : elles ne se voient plus, elles ne se savourent plus... elles n'ont donc plus d'impact visuel et ne remplissent plus leur tache.
J'aimerai d'ailleurs, connaitre l'évolution du taux de remplissage de la salle et les objectifs pour les prochaines années (car je suppose que ce club se manage tel une grande entreprise) : il était peut-être important de miser une communication différente ? Et ce, n'ayant aucun rapport avec la confiance accordée aux joueuses. A Bourges, gagner, ou tout du moins figurer dans le haut de tableau est la normalité, ce n'est plus un exploit : et pour un spectateur, le diamant a perdu de son éclat et de sa superbe, il était important de proposer une autre accroche visuelle... la confiance accordée aux joueuses est tellement important que les spectateurs n'éprouvent plus le besoin de soutenir leur équipe tellement performante... ou n'y pensent même plus... par habitude tout simplement.
Autre point concernant la nudité des sportifs : Le clip de romain Mesnil est loin, très loin d'avoir été fait pour des besoins commerciaux propres à une marque... il a justement utilisé ce créneau pour trouver des sponsors... innover... créer le buzz... et devinez quoi ? Ça a marché !!!
Quand au dieux du stade, les rugbymen... ils ont juste transformé, avec d'autres leviers, je vous l'accorde (... euh, quand je dis levier, je ne parle pas de... enfin passons) l'image du rugby. Avant les rugbymens étaient considérés comme de gras et gros bourrins maintenant, ce sont devenus des Apollons gentlemen et sont plébiscités par la gente féminine : changement d'image et essai transformé !
Dans votre partie qui traite des supports d'autographes pour enfants : OK, vous avez raison, je vous l'accorde. Quand au string au collège, là il y avait une déviance à corriger OK aussi. Maintenant les jeunes savent très bien faire la différence entre un string et une culotte... même à lacets ! ... d'autant plus que la pose de la basketteuse sur la publicité ne porte pas à confusion (peut être pour l'année prochaine ;) )
Maintenant, si les parents font un amalgame entre l'interprétation qu'ils ont de cette affiche et le sport en réalité, c'est qu'ils manquent grandement de discernement et n'inscriront leurs enfants à aucun sport : entre les exemples des sportifs donnés à la TV, le dopage, les tenues, les risques physiques ou les postures adoptées, ils y aura toujours quelque chose qui gênera un esprit... mormon ?
Car, vous l'avez très bien souligné, je faisais une provocation quant à l'allusion avec les mormons... j'espère que vous en avez fait de même quand vous les comparez à des défenseurs de la morale publique car, pour moi, cette "association culturelle" est à la frontière de la qualification d'une secte aux pratiques douteuses.
Quand vous affirmez qu' "il a toujours été profondément moderne et profondément émancipateur de refuser l'instrumentalisation du corps humain", force est de constater que vous vous êtes arrêtée aux années 70-80 (et encore Maryline Monroe surfait déjà sur ce phénomène bien avant) car depuis les femmes ont eu envie de redevenir féminine, de s'amuser avec cette possibilité... d'être sexy sans être vulgaire (toutes n'y sont pas arrivées, je vous l'accorde aussi) et les chanteuses "à la mode" sont pour beaucoup sexy et/ou choquantes... et ça fonctionne, même si vous ne cautionnez pas, ça fonctionne. Lady Gaga en est la parfaite illustration... Madonna ou Mylène Farmer l'étaient aussi et les exemples sont nombreux. Donc, maitriser "l'instrumentalisation" du corps humain est parfaitement moderne, s'offusquer pour un bout de lingerie à côté d'un ballon de basket est complètement antinomique à la modernité, ce n'est pas contemporain : nous sommes au 21ème siècle.
Enfin, sur votre résumé, le terme ringard est à l'opposé de ce que je pense de cette affiche : je la trouve subtile et dans l'air du temps... totalement adaptée au contexte de vouloir surprendre pour accrocher.
En tout état de cause, merci de m'avoir répondu, vous avez fait évoluer le débat et donné certains arguments qui m'ont touchés... d'autres moins. Il faut des avis différents pour constituer et faire évoluer une société. Cette liberté d'expression créé une richesse à notre pays... donc une nouvelle fois, merci pour ce débat.
Très cordialement,
Cédric
Écrit par : Cédric | 12 octobre 2011
La réponse qui devrait peut-être nous mettre d'accord : elles l'ont gagné ce premier match d'euroligue. Bon, je n'y étais pas, j'étais devant un autre match Aubry-Hollande (2-1 pour Aubry ... mais bon, c'est mon point de vue !), mais je m'en réjouis. Parce que ça veut dire que, oui, peut-être, cette équipe a encore et toujours de vrais arguments sportifs.
A mon avis pour le public, il faudrait aller voir du côté du prix des places : ce serait peut-être efficace aussi, non ?
Et en tous cas pas du côté d'un Palais des sports de 5000 places ...
Écrit par : Irène Félix | 12 octobre 2011
J'ai appris que François Bonneau, Président de la Région, soutenait aussi la démarche initiée par le collectif d'associations. Je l'en remercie bien chaleureusement ainsi que mes collègues conseillers régionaux, Agnès Sinsoulier-Bigot, Philippe Fournié et Michèle Rivet qui étaient co-signataires de la lettre que nous avons adressée au club et aux collectivités financeuses. Franchement, cette attitude engagée l'honore.
Merci François.
Écrit par : Irène Félix | 18 octobre 2011
Vous doutiez du soutien de François Bonneau ? Quand même, il est plus judicieux de se serrer les coudes entre membres d'une même orientation politique en cette période que l'on qualifie de pré-électorale.
Un petit bémol toutefois à votre enthousiasme : il soutient la démarche mais ne s'y associe pas pour autant... quant aux autres personnes en copie de cette lettre, même celui de gauche, n'a jugé utile de donner suite.
Finalement, seule 1 personne sur 4 (soit un petit 25%) à qui vous aviez adressé ce courrier a souhaité aller dans votre sens et, à priori, pas de manière publique... un peu léger non ?
Écrit par : cedric | 28 octobre 2011
Je n attendais pas grand chose de Serge Lepeltier sur ce sujet, encore qu on puisse être de droite et s intéresser a l image véhicule par le sport sur les femmes.
Nous avons échange brièvement sur ce sujet au Conseil General et effectivement, nos sensibilités divergent : affaire de genre ? De génération ? D' ouverture au débat ? Je ne sais.
Donc la réaction de Francois Bonneau, confirme a sa ligne constante sur ces questions, ne m étonne pas mais me fait quand même plaisir. Elle montre qu une fois mis un peu de distance avec le local, on peut porter un regard critique sur l angle de campagne retenu par le club.
PS : le match de mercredi était superbe, avec une équipe a moitié a l infirmerie et l autre moitié defendant fièrement son rang. Bravo. D' ou on conclut que cette équipe mérite decidement mieux su être réduite a un club de pom -pom girls ... Mais le gymnase était loin d' être plein
!
Écrit par : Irène felix | 28 octobre 2011
"PS : le match de mercredi était superbe, avec une équipe a moitié a l infirmerie et l autre moitié defendant fièrement son rang. Bravo. D' ou on conclut que cette équipe mérite decidement mieux su être réduite a un club de pom -pom girls ... Mais le gymnase était loin d' être plein"
C'est une belle, très très jeune équipe courageuse et volontaire qui a gagné ce match mercredi. Dommage que le gymnase n'ait pas été rempli sur ce type d’événement Euroleague... preuve qu'il y a bien un réel souci à résoudre au plus vite (prix des places ?).
Mais le basket féminin s’essouffle de manière inquiétante en France : le tournoi pré-olympique féminin a littéralement été snobé par la FFBB : preuve que l'audimat de sport en féminin est à la peine car l'enjeu financier était voué à l'échec.
Bourges avait raison : il faut changer la communication, il faut innover... il faut se pencher au chevet du basket féminin et trouver une solution sous peine de le rendre confidentiel et donc absolument plus viable financièrement au haut niveau... triste !
Écrit par : cedric | 30 octobre 2011
Au fond, la question est la suivante : pourquoi et comment du sport "de haut niveau" (disons plutôt du sport professionnel) dans une ville moyenne ?
Je ne suis pas habilitée à traiter de la la question : pourquoi la France a besoin d'athlètes de haut niveau ? Admettons donc qu'elle en ait besoin, sous réserve que cela soit "propre" : pas de dopage, pas de casse de gamins et gamines poussés déraisonnablement, pas de nationalisme guerrier, pas de racisme, pas d'argent sale, pas d'enfants capricieux et gâtés, ... bref, le meilleur des mondes.
Et dans une ville moyenne ? Je pense qu'une belle équipe, c'est essentiellement et même exclusivement, une affaire de coeur et de passions communes.
Balayons une fois pour toute l'histoire de la "notoriété" et de l'image de la ville. Vous avez envie de vous installer à Brno, vous ? ou à Sopron ? ou encore, je viens d'apprendre que ça existe, à Gyor ? Je mets au défi l'Européen de la rue de situer l'une quelconque de ces villes (et Bourges) sur une carte. Ce n'est pas une affaire de "filles" : franchement, c'est pareil pour Villeurbanne, Pau-Orthez ou Antibes (Antibes, il doit y avoir du soleil, mais le basket n'y est pour rien !). Et même pour Lens ou autrefois Guingamp ou Auxerre. Et on s'installe à Lille sa situation européenne ou pour la générosité des ch'timis ; à Marseille pour la Méditerranée et la gouaille de ses habitants ; mais sûrement pas pour le foot.
Donc aucun intérêt (ou si marginal) sur le plan de l'attractivité. Mais en revanche, un bel intérêt potentiel sur le plan de l'identité collective. Et cette fois, on peut les citer, de Lens à Guingamp, de Limoges à Pau, Marseille, Lille, ...
Or il me semble, à Bourges, que cette dimension pourrait être mieux travaillée. Je ne dis pas qu'elle soit ignorée. Mais je pense que la mayonnaise est fragile.
Ce qui a été travaillé, c'est la dimension "club d'entreprises" : le Bourges Basket est un de ces (rares) endroits où, à Bourges, les entreprises invitent leur clients et se frottent les unes aux autres, pour développer les affaires entre elles. C'est incontestablement utile sur le plan des dynamiques locales, comme tout club d'entreprises. Mais, la crise aidant, les budgets se resserrent et il est illusoire de penser que cela puisse se démultiplier à l'envie. Et surtout, ces invitations "entre soi", en prenant le pas sur le grand public, finissent par affaiblir l'image populaire du match. Même si c'est évidemment erroné, c'est bien souvent qu'on entend, à Bourges, que le Bourges Basket, "c'est pour eux, ce n'est pas pour nous".
Car depuis les premières victoires, dont la fierté a été largement partagée dans la ville, le contact me semble s'être un peu perdu. Les places sont chères (10 € en championnat, 16 € en ligue) ; il n'y a pas de bus en ville pour rentrer le soir quand on ne conduit pas (ce sera pire si le club déménage au bout de l'autoroute) ; l'Euroligue se joue en semaine et les gens travaillent le lendemain tôt (en province, on démarre tôt le matin, et ce d'autant plus qu'on est ouvrier ou employé) ; les visites des joueuses dans les collèges sont des évènements très ponctuels et sans lendemain ; on ne les voit pas beaucoup à la télé (un peu quand même, sur France 3 ?) ; ...
J'aurais envie que ce soit ce débat qui soit posé dans Bourges et avec le club : démultiplier l'adhésion populaire. La petite culotte, c'est une erreur manifeste de cible.
Parce qu'il ne faut jamais oublier que, puisque la justification du soutien public local ce doit être un peu de bonheur et de fierté partagés, c'est bien un jour à cette question que les contribuables voudront que l'on réponde.
Écrit par : Irène félix | 01 novembre 2011
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