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17 septembre 2012

Conseil Municipal

Pas grand chose dans ce Conseil, si ce n'est un échange sur le dossier de la Maison de la Culture.

Comme d'habitude, Lepeltier devant une difficulté affirme qu'il n'y est pour rien, qu'on l'a, d'une certaine façon, trahit, et qu'il découvre le problème. Cette attitude, déjà vue pour Avaricum, pour le rond-point du Lautier, pour le Prado, pour l'avenue Haegelen (bientôt), pour le stade Jean Brivot (dernier avatar du genre) et maintenant pour la Maison de la Culture finit par agacer. Et surtout par fragiliser les projets et coûter cher aux Berruyers. Faut-il, par complaisance ou au nom de la cohésion locale, ne pas le dénoncer ? Je ne le crois pas. Il ne s'agit pas de remettre en cause un projet. Mais bien d'interroger la gestion d'un projet.

De quoi s'agit-il ?

La Maison de la Culture est une vieille institution, emblématique de la culture à Bourges et même, emblématique d'une forme de "décentralisation culturelle" en France, voulue par André Malraux après guerre. Elle donne à Bourges une offre culturelle de qualité, qu'il faut évidemment défendre.

Fallait-il rénover la Maison de la Culture ? Bien sûr. Nous, la gauche, avons même il y a quelques années considéré qu'il en était bien temps : des morceaux de plafond menaçaient de tomber sur les fauteuils du grand théâtre.

Fallait-il oser reconstruire sur place ? Le pari était incontestablement risqué et difficile. Mais oui, je crois qu'il méritait d'être tenté, à la fois pour des raisons d'histoire et de patrimoine mais aussi pour des raisons d'urbanisme, sous réserve d'une évaluation précise des risques : garder la Maison de la Culture au coeur de la ville, oui, cela a du sens.

La gauche a-t-elle soutenu ce projet ? Bien sûr : à la Région comme au Conseil Général, nous avons pris des engagements de co-financement. Plus, une perspective de révision du montant de ces subventions n'a pas été écartée au niveau départemental quand le coût du projet a commencé à grimper. J'ai personnellement plaidé dans le sens de cette ouverture.

Les contraintes, incontestablement, sont multiples. On semble les découvrir jour après jour, année après année plutôt. Il faut plus de hauteur (était-ce la seule solution ?) pour conserver les deux salles de spectacle dans des conditions d'isolation phonique acceptable pour un fonctionnement conjoint, condition du maintien des aides de l'Etat au titre de "Scène Nationale" ; mais en-dessous, il y a des thermes ; et au-dessus, il y a la cathédrale, ou plus précisément la vue sur et de la cathédrale. Et enfin, la Maison n'a pas de fondations et ne doit pas être chatouillée de trop près !

L'évaluation a-t-elle été bien faite ? Le projet bien piloté ? Le doute s'installe.

Depuis le lancement de la réflexion, des ajustements successifs ont été nécessaires, décrits d'ailleurs par le Maire lui-même ce soir : les deux salles en fonctionnement conjoint ? Pas prévu au départ. + plusieurs mois pour refaire les études, négocier dans un dialogue à l'époque très tendu ce qu'il fallait ou non conserver et + 4 millions d'euros. Puis le Maire a découvert qu'il était nécessaire de réviser le Plan Local d'Urbanisme pour gagner les quelques mètres nécessaires en toiture. + quelques mois. Nous, à gauche, solidaires sinon complaisants, avons partagé la très grande discrétion du Maire à cette époque pour éviter d'éventuels recours et fragiliser le projet. Puis on prend en compte l'absence de fondations de la Maison et les problèmes techniques que cela pose ; + 3 millions d'euros : ceux-là, prévisibles sans doute plus tôt, auraient peut-être dû alerter sérieusement sur la suite du projet. Puis on s'étonne que des fouilles supplémentaires soient prescrites alors que des vestiges de thermes sont présents. + de nouveaux délais et de nouveaux coûts, d'autant plus élevés que des engagements ont été pris en aveugle vis-à-vis des entreprises et qu'il faut donc se dédire, au moins sur le calendrier. Ce soir, Lepeltier présentait une facture de 4,6 millions d'euros (pour les 5 millions annoncés au Berruyers ...).

Le Conseil Municipal a glissé vers un procès contre la loi sur les fouilles. Avec la droite, je veux bien en débattre ! La loi a été définie par la droite (qui a choisit de faire payer les "maîtres d'ouvrage" c'est à dire ceux qui portent les projets, souvent les communes ou départements) puis à nouveau durcie par la droite. Les élus de la majorité de droite municipale auraient pu s'en émouvoir avant ! On n'était pas loin d'une forme de populisme peu ragoûtant, consistant à dénigrer par avance toute fouille, au prétexte que l'on "fouillerait les anciennes salles de bains". On peut voir ça comme ça. Je ne me prononcerai pas à la place des spécialistes sur l'intérêt de telle ou telle fouille. En revanche, en ce qui me concerne, je crois normal que l'on respecte la loi même si j'entends bien que l'application de la loi appelle toujours un certain "discernement".

Et la suite : bien sûr, il faut espérer le bon aboutissement final du projet. Bourges a absolument besoin de sa Maison de la Culture. Un bon aboutissement, c'est pas trop de mosaïques sous la Maison ou qu'on renonce à les conserver. Pas "d'extrémisme" sur les fouilles, d'accord. Un nouveau pari.

Que reprochez-vous, en somme, à la Mairie, me demandait-on en fin de Conseil ? Un pilotage à vue sur ce projet comme sur d'autres, une certaine arrogance dont l'auteur pense qu'elle lui permettrait toutes les approximations, des risques d'engagements financiers considérables et de fragilisation à terme des équipements culturels sur Bourges. Presque rien, finalement ...

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