Irène Félix

C est toujours un moment un peu particulier que celui ou un nouveau Premier Secretaire prend la parole, pour la première fois, devant les militants de son parti. Chacun s interroge : quel sera don style ? Sera t il reconnu comme a la hauteur ? Sera t il combatif ?

Harlem Desir a remarquablement passe l épreuve et c est par une ovation des militants que s est termine son discours. Bon sur la forme, avec des changements de rythme selon qu il attaquait la droite, rassemblait les socialistes ou parlait de notre projet. Bon sur le fond avec en particulier de belles mises en perspective du combat socialiste, le resituant dans l histoire et dans l espace. L espace d' Harlem Desir, on le sent celui de toute la Republique, on le sent européen, on le sent ouvert au monde. Homme cultive, sans ostentation, Harlem Desir a la profondeur qu offre une vision longue de l humanité.

Je retiens son attaque ironique et offensive face a la droite de tous les conservatismes. Sarkozy, Fillon, Cope et les autres savent désormais a quoi s en tenir : ils auront face a eux un adversaire détermine et efficace.

Rappel utile, a la droite, aux lobbies de tout poil, aux médias, et même, si nécessaire, aux socialistes : ce sont les 16 millions d' électeurs de Francois Hollande qui ont donne la legitimite au President, a son Premier Ministre pour mettre en œuvre les 60 engagements de Francois Hollande. Alors non, ils ne renonceront pas a taxer le capital autant que le travail, a rétablir l USF, a faire de l école une priorité. N en déplaise aux pigeons qui ressemblent parfois a des vautours.

Il faut reprendre la pédagogie développee par notre premier secrétaire sur le temps du changement. Oui, il y a des urgences auxquelles il faut répondre sans délais, et le gouvernement de Jean Marc Ayrault l a fait : a t on déjà oublie l augmentation de 25 % de l allocation de rentrée scolaire ? le prélèvement sur les banques ? Le relèvement du SMIC ? Les corrections d' urgence pour la rentrée scolaire et les 40 000 enseignants supplémentaires des l an prochain ? La mobilisation face aux plans sociaux ? Les emplois d' avenir effectifs des maintenant ? Mais il est aussi des changements qui ne de font pas "a la vitesse d' un SMS", qui nécessitent du temps pour transformer en profondeur la société : relancer l économie productive et industrielle respectueuse de l environnement ; redonner a l école les moyens d' accomplir ses missions ; rétablir la laïcité partout ; changer l Europe. Beau discours, beau congres.