Irène Félix

Guillaume Garot, Ministre de l'Agroalimentaire, qui suit le dossier "Doux" depuis cet été, a choisi de venir à Blancafort pour rencontrer les salariés licenciés, visiter l'entreprise et parler de l'avenir de la filière volaille et de l'agroalimentaire en France. Avec Pascal Margerin, Maire de Blancafort et les élus régionaux, nous étions présents avec lui sur le site.

Cette visite était utile pour affirmer la détermination du Ministre de ne laisser personne sur le bord de la route et mettre de l'huile dans les rouages d'un dispositif compliqué, au bout duquel certains ex-salariés sont aujourd'hui très fragilisés. Retards de paiement de soldes de salaires, contrat de sécurisation professionnelle lent à se mettre en place, ... : entre les responsabilités du liquidateur de Doux, celles de l'agence de services et de paiement (ASP), la place de Pôle Emploi, les salariés se sentent très démunis et trop souvent dévalorisés. Il était utile de fixer de nouveaux rendez-vous, proposer aux salariés de se retrouver, prolonger le soutien psychologique à disposition de ceux qui en ont besoin.

Nous avons eu aussi l'occasion de revenir sur le combat qu'a été la sauvegarde du site, combat conclu cet été avec succès avec l'engagement de Sofiprotéol. La filière est à reconstruire et il est intéressant de savoir qu'elle veut se reconstruire autour d'une image "volaille française" pour reconquérir des parts d'un marché intérieur aujourd'hui largement offert aux importations. Mais reconstruire la filière, c'est aussi s'interroger sur le type de produit à proposer, le niveau de gamme, les conditions de production et de respect de l'environnement, sans lequelles aucune évolution ne sera possible. Quant aux mesures concernant la compétitivité des entreprises industrielles françaises, arrêtées par le gouvernement ce matin, elles peuvent aussi aider une filière qui fait face à une concurrence allemande assez largement déloyale dans un secteur qui, en Allemagne, ne connaît pas de salaire minimum.