Irène Félix

Cela paraît très loin du Berry : aujourd'hui dimanche, les habitants des deux départements alsaciens étaient appelés à se prononcer sur la fusion de leurs deux départements et de ceux-ci avec la Région. De trois, il ne devait plus y avoir qu'une collectivité. Cela devait simplifier la gestion commune.

Or les Alsaciens ne l'ont pas entendu ainsi. D'abord, ils se sont désintéressés du scrutin. Ensuite, ceux qui ont voté ont voté non à plus de 55 %.

Est-ce une surprise ? Pas vraiment. Pratiquement à chaque fois qu'un référendum sur une question institutionnelle a été soumis aux Français, ils ont voté non. Je le comprends : ces affaires institutionnelles passionnent toujours beaucoup plus les élus que de citoyens. Je ne suis pas sûre d'ailleurs que je n'aurais pas voté comme eux. Mais quoiqu'il en soit, il faut être dans une période de confiance pour pouvoir poser ce type de débat. Pas dans une période de crise économique.

Je crois qu'il faut urgemment en tirer des enseignements sur le calendrier gouvernemental et parlementaire. Plus que de solutions décentralisées, les Français veulent une action de la part de l'Etat. Plus que de réformes institutionnelles, on a besoin de réponses sur le financement des grandes politiques qui permettront la relance de l'activité et garantiront la solidarité dans le pays. On peut rester fasciné par la construction d'autres modèles. Ils restent, aux yeux de nos concitoyens, illisibles et illégitimes.