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18 décembre 2008

Précarité alimentaire

En ces avant de fêtes, nous avions réuni la plupart des acteurs de l'aide alimentaire sur Bourges pour leur présenter un travail fait par un groupe de salariés de la Ville, du Conseil Général et de diverses associations des quartiers nord de Bourges sur le thème de la précarité alimentaire. Parti à la rencontre de nombreux habitants, prescripteurs (les assistantes sociales), militants et bénévoles associatifs, ce groupe a recueilli une vision très réaliste donc difficile de la situation, vécue avec violence et souffrance par les uns et les autres : honte à ne pas pouvoir se nourrir, spirale d'une précarité dans laquelle on efface la personnalité de chacun, systèmes d'aides qui contribuent à la marginalisation et à l'exclusion, mais aussi angoisse des associations dépassées par la demande, manque de coordination, engagement jugé insuffisant des collectivités publiques.

L'échange a permis de retenir quelques idées :

- la constitution d'un réseau, piloté par le CCAS dans lequel chaque association est appelée à s'interroger sur ce qu'elle veut et peut mettre en débat (les "cahiers des charges" des grandes associations nationales sont assez précis et contraignants) et dans lequel la place des usagers devra être réfléchie ;

- des groupes de travail sur des thèmes qui avaient été préalablement identifiés  : communication (voir réseau !) ; éducation alimentaire ; "fruits et légumes" ; prescription (aujourd'hui, pour accéder à l'aide alimentaire dans la plupart de associations, il faut "être orienté" par une assistante sociale, sur une durée toujours limitée).

- la nécessité de compléter la logique de la distribution alimentaire par le soutien à des micro-projets qui permettent de prendre les choses "par un autre bout" : jardins collectifs, coopératives d'achat (achats solidaires), lieu de restauration ouvert, cuisiner bien pour pas cher, tant il est vrai que manger, c'est s'estimer assez pour prendre soin de soi et, souvent, une occasion d'être en lien avec les autres ;

- enfin, l'idée d'avoir des "états-généraux" de la précarité alimentaire pour poser publiquement le scandale que constitue le fait que des gens, aujourd'hui, en France, à Bourges, ne peuvent pas se nourrir correctement, a été retenue. Il reste à en définir le moment et les modalités mais c'est j'en suis sûre, pour les personnes qui ont travaillé sur le sujet et, je le pense, pour les personnes précaires, un vrai succès. Dire qu'une situation est inacceptable ne suffit pas à la résoudre. Mais ne rien dire conduit sans aucun doute à ne trouver aucune solution.