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20 septembre 2006

Carte scolaire (suite)

Après les grands principes, exposés hier, je voudrais revenir sur quelques points pratiques auxquels il me semblerait utile de réfléchir.
Imaginons que les familles soient libres de scolariser leurs enfants dans le collège de leur choix ou, au hasard, les trois collèges de leur environnement proche.
Le Conseil Général est tenu de mettre en place le service de transport scolaire. Est-ce à dire que des lignes de cars scolaires doivent, à partir du moindre hameau, desservir trois destinations ? Quelqu'un en a-t-il imaginé le coût ?
Franchissons cet obstacle. Sur trois collèges, l'un est plus "réputé" que les autres. Toutes les familles s'y précipitent pour scolariser leur enfant. Clairement, les salles de classe ne sont pas assez nombreuses alors que le collège voisin est vide. Que fait-on ? On reconstruit en urgence à grand frais un établissement qui ne tardera pas à devenir inhumain en raison de sa taille alors que des bâtiments voisins sont vides ? on met en place un système de sélection des enfants à l'entrée ? sur quels critères : un concours, la bonne mine, la catégorie sociale des parents, un droit d'entrée ???? ou le lieu d'habitation (on appelle cela la carte scolaire !).
Mais toutes les familles ne souhaiteront peut-être pas envoyer leurs enfants au même endroit. Je pense cela possible dans certains quartiers où la cohabitation entre groupes se tend. Ne peut-on pas imaginer qu'à Sarcelles ou ailleurs, le choix du collège se fasse par affinités communautaires ? Comment l'empêchera-t-on alors ? Que restera-t-il de la laïcité ?
Alors, ne jouons pas avec le feu.
On peut, on doit, revoir les contours de la carte scolaire dans certains secteurs. On peut, on doit, grâce à l'urbanisme, recréer géographiquement la mixité sociale. On peut, on doit, donner des moyens nettement renforcés aux écoles des secteurs les plus en difficultés. Mais on ne peut pas supprimer ou diluer la carte scolaire.