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28 janvier 2011

Maison pour adolescents à Mehun

On trouvera dans ce blog une note en date du 7 janvier qui présente le projet d'unité d'accueil pour adolescents que le Conseil Général du Cher prévoit d'ouvrir sur Mehun, en complément du Centre de l'enfance qui existe déjà sur Bourges, Vierzon et Saint-Amand (et ne pose pas de problème).

Les habitants s'interrogent ? c'est normal. On leur doit une information.

Ils s'inquiètent ? Comprenons-le, et donnons leur autant d'explications que nécessaire : c'est ce que j'ai fait dès que nous avons été alertés de leur émoi, par un courrier en date du 23 décembre et par l'invitation à une réunion le 6 janvier. C'est ce que j'ai poursuivi lors des échanges que j'ai pu avoir avec les uns ou les autres, au hasard de nos rencontres. C'est ce que nous avons prévu de continuer de faire auprès des pétitionnaires en les recevant, Alain Rafesthain et moi-même, la semaine prochaine au Conseil Général.

Ils relaient des informations erronées ? Alors il faut les corriger. C'est ce que je fais avec les informations ci-dessous.

- 350 000 € : c'est le coût de la maison. Pour l'acheter, il faut que les crédits correspondants soient inscrits au budget. Comme nous ne savions pas quelle maison nous trouverions, 200 000 € avaient été inscrits au Budget Primitif en 2010, voté en début d'année. Pour acheter effectivement la maison, il a donc fallu rajouter 150 000 € de "crédits complémentaires" en fin d'année, en "DM" (décision modificiative). Ces 150 000 € ne sont donc pas consacrés à des travaux mais à l'achat de la maison.
 
- 15 000 € : c'est le coût des travaux, soit presque rien.
 
- 157 € : c'est le prix de journée pour un enfant au Centre de l'enfance (Bourges-Asnières, Vierzon et Saint-Amand) pour 2009 (compte administratif) ; soit 57 305 €/an ; ce prix est plus faible que celui des maisons d'enfants à caractère social (MECS) des départements voisins (voir ci-dessous)
 
- 200 € : c'est le prix de journée moyen des Maisons d'enfants à caractère social des départements voisins où nous plaçons des enfants quand il n'y a pas de place chez nous ou qu'il est souhaitable de les éloigner plus nettement de leur famille ; soit 73 000 €/an. Environ 120 enfants sont ainsi placés hors du Cher.
 
- 662 000 € : c'est le budget prévisionnel de l'UNADO soit un prix de journée de 259 € (94 570 €/an) ; c'est plus cher que sur les autres unités parce que la prise en charge est plus étoffée ; c'est pour cela qu'on crée cette petite unité. Il faut bien sûr déduire de ce coût la prise en charge actuelle de ces enfants.
 
- proche de zéro : c'est ce que l'UNADO devrait coûter, en réalité, au Conseil Général ; car actuellement, nous payons pour le placement de 7 enfants autour de 200 € par jour dans des maisons d'enfants extérieures au département ; par ailleurs, nous sommes parfois contraints de réduire nos capacité d'accueil au centre de l'enfance pour renforcer notre présence auprès des jeunes les plus en souffrance. Au total, ce sont donc 10 places que nous devons aller "chercher" à l'extérieur soit 200 €/j * 365 j * 10 enfants = 73 000 € * 10 = 730 000 €
 
- 349 jours (environ un an) : c'est la durée moyenne de séjour des enfants au centre de l'enfance. On est loin des 4 ans annoncés dans un tract.
 
- 6 mois à un an : c'est le temps de présence prévu pour les jeunes à l'UNADO : l'objectif pour eux n'étant pas de rester dans une structure particulière mais bien de trouver ensuite une place dans une autre unité du foyer, dans leur famille ou dans une famille d'accueil.
 
- 25 000 €/an (68 €/j) : c'est le coût moyen d'un placement dans une famille d'accueil, mode de placement très développé dans le Cher (environ 70 % des enfants placés pour 60 % seulement en moyenne en France). Le placement en famille d'accueil est intéressant pour les jeunes enfants mais il induit souvent un retour plus difficile dans la famille donc une durée de placement plus longue. Il ne génère donc pas toujours des économies. Il faut l'utiliser à bon escient.
 
- "taux de réinsertion" : c'est une notion qui n'existe pas en ce qui concerne ces enfants qui ne sont pas désinserrés mais en difficulté ou en danger dans leurs familles. Nous assurons à tous une prise en charge, dans un lieu ou dans un autre, aussi longtemps que leurs parents ne peuvent le faire. J'ignore au passage qui et comment m'a mis dans la bouche le chiffre de "15 % de réussite", repris dans un tract. De réussite de quoi ??? Propos concernant qui ??? Je l'ignore.
 
- obligatoire : la prise en charge des enfants est une dépense obligatoire des Conseils Généraux. Elle répond à des règles fixées par les textes. On en peut donc pas considérer qu'il s'agisse d'un gaspillage d'argent public.
 
- obligatoire aussi : l'existence d'un projet personnalisé pour l'enfant, qui conduit au choix du type d'hébergement vers lequel on l'oriente. Conformément à la loi, ce n'est donc pas le coût du placement qui détermine le choix fait pour un enfant mais l'intérêt de l'enfant.