28 juin 2011
Session du Conseil Général : compte administratif 2010
Nous avons adopté hier le compte administratif du Conseil général pour l'année 2010. Le compte administratif retrace, par des chiffres, ce qui s'est fait au Conseil général au cours de l'année.
Au final, notre compte adminstratif dégage un excédent de 4,2 millions d'euros. C'est une bonne chose pour se donner la possibilité d'équilibrer notre budget dès 2011 et pour les années à venir. Et c'est plutôt une bonne nouvelle. Est-ce à dire que tout s'est bien passé ?
J'ai voulu hier dans mon intervention rappeler comment nous avions obtenu ce résultat. 2010 a en fait été l'année terrible où nous avons dû, sous la contrainte financière, couper dans les politiques que nous avions mises en oeuvre. Le budget de fonctionnement n'a augmenté que de 2,26 % ce qui est une prouesse quand on sait que, dans le même temps, les dépenses "obligatoires" (c'est à dire que nous devons payer quoiqu'il arrive, parce que la loi le dit) ont largement augmenté. Pour les trois allocations de solidarité nationale, RSA, Allocation Personnalisée d'Autonomie et Prestation de Compensation de Handicap, l'augmentation a été de 5,1 millions d'euros en un an !
Alors, nous avons dû contenir les dépenses de personnel, alors que pour nous, à gauche, la qualité du service public est primordial. Nous l'avons fait en essayant à chaque fois de travailler mieux et de mutualiser plus, ce qui peut être utile, en renonçant le moins possible à des missions, même si nous aovns dû en abandonner quelques unes, et surtout en maintenant la présence du service public sur tout le territoire, face aux usagers, dans les collèges, sur les routes, dans les services sociaux.
Nous avons été contraint de limiter les aides aux associations, en particulier de ne pas signer de nouveaux contrats "Cap'Asso", pour l'emploi dans les associations, alors que pour nous, à gauche, la vie associative est la richesse de notre société, particulièrement dans notre département peu peuplé.
Nous avons réduit l'aide complémentaire que nous apportions pour le maintien à domicile des personnes âgées, qui était aussi une aide pour la promotion sociale des salariés de ces services. C'était une de nos politiques les plus ambitieuses et les plus cohérentes.
Nous avons dû diminuer les interventions pour accompagner l'insertion professionnelle des personnes allocataires du RSA.
Nous avons râclé dans les réserves de tout le monde, associations, collèges, fonds sociaux, ... ce qui est plutôt de bonne gestion mais est très souvent mal compris et surtout, ne fonctionne qu'une fois : une fois l'opération faite, on ne peut pas recommencer l'année d'après, les réserves étant vides !
Bref, nous avons beaucoup souffert et avec nous les habitants du Cher.
En aurions nous trop fait puisque nous dégageons un excédent ? Malheureusement non.
D'abord parce que le résultat n'est pas énorme, même s'il est bienvenu.
Ensuite parce que s'il est positif, c'est parce qu'une de nos recettes, les droits de mutations (frais de notaires sur les ventes de biens immobiliers) qui avaient chuté en 2009 lors de la crise de l'immobilier (on avait au cours de cette année perdu 10 millions d'euros par rapport à l'année 2007) ont commencé de remonter. Mais rien ne prouve qu'ils ne rechuteront pas : car rien n'est réglé sur le plan de l'économie mondiale et les banques, qui ont été bien contentes d'être sauvées de la noyade par l'intervention massive des Etats, font tout aujourd'hui pour empêcher la mise en oeuvre de véritables régulations pour moraliser leurs interventions. La crise peut à chaque instant être relancée.
Parce qu'aussi les contributions de l'Etat au fonctionnement de notre collectivité stagnent : le total des dotations baisse en 2010 de 350 000 € par rapport à 2009. Ce phénomène n'est pas enrayé.
Enfin parce que la question du financement de la dépendance n'est toujours pas réglée. J'entends, n'est pas dignement réglée c'est à dire en allant chercher les financements indispensables par la solidarité nationale pour garantir la prise en charge nécessaire à nos anciens.
Le resserrement de notre budget était donc, malheureusement, une nécessité. Nous avons d'ailleurs affecté une partie de cet excédent 2010 pour équilibrer finalement le budget 2011, la Chambre régionale des comptes, après la Préfecture du Cher, nous ayant officiellement confirmé que l'Etat ne compenserait pas la totalité des sommes que nous estimons dues pour 2011 au titre des trois allocations de solidarité (RSA, APA, PCH). Nous le savions mais nous avions voulu le faire dire par l'Etat lui-même. C'est fait.
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