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17 mars 2006

Laïcité

La laïcité garantit la liberté de conscience et l'égalité entre les citoyens et entre les options philosophiques et religieuses.
La laïcité est la seule voie pour vivre ensemble dans la République avec toutes nos différences et sans que l'une de ces différences ne dicte sa loi à la communauté nationale.

En cette période où il semble que peindre ou dessiner soulève de grandes émotions, j'avais envie de le rappeler.

Commentaires

Courageux !

Le blog, je veux dire, pas ce petit texte un peu convenu et qui manque surtout de précision.

La laïcité de qui ou de quoi, concrètement ?

Même regret, à vrai dire, en lisant le slogan du "copain" Laurent Fabius.

"Notre boussole et notre cap, c'est l'attachement à l'égalité."

L'égalité de qui ou de quoi, concrètement ?

Oui, cela doit se préciser. Celui qui vous écoute ou qui vous lit cherche à voir ce que vos mots peuvent signifier pour lui.

Ni laïcité, ni égalité n'ont le moindre sens "absolu" pour le commun des mortels.

Oh, je ne doute pas un seul instant de l'importance de ces mots pour vous.

Raison de plus pour prendre la peine de leur donner un contenu identifiable dans votre discours.

Il n'en sera que plus difficile pour vos adversaires de les dénaturer.

:-)

Écrit par : Peter | 18 mars 2006

Ce que dit le Larousse :
"Laïcité : Conception et organisation de la société fondée sur la séparation de l'Eglise et de l'Etat et qui exclut les Eglises de l'exercice de tout pouvoir politique ou administratif et, en particulier, de l'organisation de l'enseignement. Le principe de laïcité de l'Etat est posé par l'article 2 de la Constitution française."

A lire cette définition, on se dit que vous avez raison de demander des précisions !

Une société laïque est une société dans laquelle nous pouvons, vous et moi, croire ou ne pas croire en Dieu et avoir l'absolue garantie de ne pas subir de discrimination en raison de nos croyances. Bien sûr, si cette liberté nous est garantie, elle est garantie aussi à ceux qui ne pensent pas comme nous. C'est évident mais c'est mieux de le rappeler !

Dans une société laïque, les lois sont le résultat du débat entre les citoyens et du vote de leurs représentants. Elles ne sont pas inspirées par un Dieu. Ce que Dieu dit à tel ou tel de ses fidèles dans une religion ne peut s'imposer à ceux qui ne pratiquent pas cette religion : ce n'est pas parce qu'hommes et femmes ne peuvent pas se baigner dans la même eau dans certaines religions que les sorties à la piscine entre copains et copines doivent être interdites à tous ; ce n'est pas parce qu'on ne peut pas représenter la création dans certaines religions qu'il faut interdire à tous toute représentation du vivant ; ce n'est pas parce que certains mangent maigre le vendredi que tous les restaurants ont interdiction de servir de la viande ce jour-là ; ....

La société laïque n'est ni pour, ni contre les religions. Elle ne les (re)connaît pas. Elle n'a donc pas à les protéger de toute interpellation ou caricature. Elle ne prend pas partie sur ce qui est ou n'est pas sacré. Elle ne sait pas ce qu'est le blasphème ("parole qui outrage la divinité").

Une République laïque n'est pas constituée de communautés qui défendent chacune leur intérêt et dont la plus forte impose son point de vue. Elle est constituée d'individus citoyens qui recherchent ensemble, non pas leur intérêt particulier ou l'intérêt particulier de leur communauté, mais l'intérêt général. Et c'est ainsi, dans le respect des convictions privées et dans la recherche de l'intérêt général qu'elle protège tous les citoyens des affrontements que la confrontation entre différentes communautés pourrait générer.

C'est en cela que la laïcité est la seule voie pour vivre ensemble dans la République avec toutes nos différences et sans que l'une de ces différences ne dicte sa loi à la communauté nationale.

Au passage, cela donne quelques pistes sur l'Egalité : en République, les citoyens naissent libres et égaux en dignité et en droits.

Merci de votre message.

Écrit par : Irène Félix | 19 mars 2006

Merci à vous !

Soyons donc clairs et cessons de dire "laïcité" ou "égalité" pour parler concrètement de :

"Laïcité de l'état"

qui devient, de ce fait, la garante de la liberté spirituelle de chaque citoyen.

Rien n'interdit à une telle laïcité d'exiger le respect des convictions de chacun en sanctionnant, comme on sanctionnerait un acte antisémite, une atteinte publique à la dignité de la communauté musulmane.

"Egalité en dignité et en droits"

qui devient, de ce fait, la garante d'une réelle liberté d'entreprendre et qui peut également exiger un respect de la dignité de toute communauté religieuse.

En définissant la portée concrète de ces concepts autrement abstraits (ne comptez pas, de grâce, sur l'électeur pour consulter le Larousse) nous pouvons démontrer qu'il est vain de leur opposer les thèses ultra-libérales (en ce compris certaines invitations à la charité chrétienne).

Si nous oublions ces précisions, nous laissons le "hic et nunc" aux détracteurs de tout ce que nous avons construit, estimant, à tort, que notre histoire est connue de tous.

L'enjeu a cessé d'être une quelconque opposition gauche/droite.

Ce sont, aujourd'hui, les fondements de la démocratie qui sont en péril et ses ennemis se nourissent des extrémismes autant qu'ils prétendent les combattre.

Si nous méconnaissons ce danger, si nous continuons d'utiliser des mots qui n'ont de sens que pour nous (et pour le Larousse) ne nous étonnons pas des conséquences.

La gauche en tant que garante des libertés et âme de la démocratie n'a jamais été plus nécessaire à la société qu'aujourd'hui.

Le sait-elle ?

:-)

Écrit par : Peter | 19 mars 2006

La remarque de "Peter" est très constructive : Les termes de "laïcité", "démocratie", "République", etc, doivent en permanence être reprécisés, concrétisés. C'est la condition principale pour redonner du SENS à la vie citoyenne.

Je tiens à faire part de la prudence nécessaire que j'estime pour utiliser le terme "communauté nationale". Cela peut créer une confusion avec la notion de "communautarisme". Le "communautarisme" est à juste titre décrié. C'est une conception dangereuse qui est à l'opposé de la notion de citoyenneté.
La notion de "communauté nationale" peut, aussi, être restrictive par rapport à l'universalisme en faveur duquel l'action nationale et européenne doit s'inscrire.

Écrit par : LANGLOIS Jules | 20 mars 2006

Merci, Jules, pour ton commentaire. La bataille des idées c'est aussi la bataille des mots !

Écrit par : Irène Félix | 20 mars 2006

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