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23 mars 2006

Maisons de retraite : la quadrature du cercle

Très régulièrement, le manque de personnel et donc de considération et d'humanisme dans les maisons de retraite fait l'objet de plaintes des résidents et de leurs familles. Quand la canicule s'en mêle, les graves conséquences des insuffisances de prise en charge font à juste titre la une des medias. Le personnel se plaint de la charge de travail et du minutage de son emploi du temps.
C'est pourquoi les moyens humains sont régulièrement renforcés depuis quelques années. Et cela a un coût : 1 agent en plus pour une résidence de 80 personnes représente en gros 1 euro de prix de journée en plus.
Qui paie ?
Pour les soins, c'est l'Etat ou plus précisément le budget de la sécurité sociale. Pour la dépendance (toilettes, aides à la vie quotidienne), c'est le Conseil Général. Pour l'hébergement (logement, blanchisserie, repas, animations, ...), ce sont les familles. Quand la personne âgée et sa famille ne peuvent pas payer, c'est le Conseil Général qui prend le relais. Cela explique que ce soit lui qui fixe le prix de journée, après négociation avec la maison de retraite, dans les établissements "habilités à l'aide sociale" (publics ou associatifs à but non lucratif).
Les moyens nouveaux mis en place sont significatifs mais ne sont pas "du luxe" : dans certains cas, il s'agit même simplement de mesures élémentaires de sécurité comme assurer la présence d'un personnel suffisant et compétent la nuit. Les conséquences sur les prix de journée à la charge des familles, forfait dépendance inclus sont néanmoins de l'ordre de plusieurs euros en quelques années.
A cela s'ajoutent, selon les établissements, des investissements indispensables (mise aux normes de sécurité) ou nécessaires. Dans le Cher, le Conseil Général, en subventionnant ces investissements, limite les augmentations de tarifs. Peu de départements ont fait ce choix dont on estime l'impact à 2 ou 3 euros sur les prix de journée (ce qui, mine de rien, pèse 60 à 90 euros par mois). J'ai proposé à l'Assemblée départementale, à l'occasion de l'élaboration du schéma des personnes âgées, de maintenir cette politique qui nécessitera un gros effort financier dans les prochaines années. Nous accompagnerons cette aide d'une incitation à construire des bâtiments que j'espère plus économes en énergie, plus confortables thermiquement et plus durables.
Je passe sur les augmentations "courantes", celles du personnel dont je me réjouis comme celle de l'énergie que je regrette, ....
Actuellement, les prix de journée dans le Cher vont de 38 à 47 € soit 1100 à près de 1500 € par mois : ce n'est pas cher par rapport à des départements voisins (si, si, je vous assure !). Or la moyenne déclarée des retraites et pensions est de 935 € par mois.
La quadrature du cercle, donc.
On vient de trouver un compromis pour Bellevue. Bien sûr, il ne satisfera pleinement personne : pas assez pour le personnel, trop cher pour les familles mais pas assez pour la prise en charge... C'est un compromis. Je le crois raisonnable.

Commentaires

bonjour je découvre votre site et je vous souhaite la bienvenue dans cette communauté.
concernent le problème des maisons de retraite, le manque de personnel que connaît tous les établissements de ce type trouverait sans doute une solution si un service citoyen était réactivé avec le placement de plusieurs milliers de jeunes français et françaises au contact de nos séniors.Il est même certain que nombreux parmi eux se découvriraient une vocation à l'issue de cette expérience humaine.

Écrit par : gilles | 23 mars 2006

Une vision plus globale est nécessaire : Mettre toujours plus d'argent quel que soit l'organisme qui paie, revient à ponctionner la base, c'est à dire nous.
Elu à petit niveau (adjoint aux finances d'une ville de 8000 hb), il me semble que la responsabilité des gestionnaires (DASS, Ministère de la santé pour la formation de ses directeurs, ...) des maisons de retraite devrait être engagée, alors seulement il sera possible de payer.

Écrit par : Charles | 24 mars 2006

OK pour une vision plus globale mais je ne suis pas sûre d'arriver à la même conclusion que vous. Le problème c'est bien de trouver des sous, ce qui n'est pas synonyme de "ponctionner la base" si on accepte d'aller chercher la richesse là où elle est.

Autrement dit, qui doit financer la sécurité sociale ? doit-on diminuer la part liée à l'emploi (part salariale et part patronale des cotisations sociales) ?

Et qui doit financer l'action des départements ? doit-on laisser chaque département se débrouiller avec ses propres richesses (ou sa pauvreté) et donc augmenter les impôts locaux qui pèsent beaucoup sur les ménages ? ou trouver d'autres sources de financement sur la richesse produite et les capitaux placés dans ce pays ?

Bref, la réponse est assez largement dans le débat national pour 2007. Au PS, nous proposons une évolution sensible du financement de la Sécurité Sociale comme des collectivivtés locales.

Écrit par : Irène Félix | 25 mars 2006

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