07 mai 2006
Routes communales et ruralité
Mon escapade charentaise m'a permis de rencontrer un militant socialiste, maire pendant 18 ans d'une petite commune rurale de Charentes-Maritime. Nous échangeons sur les contraintes qui pèsent sur les maires ruraux et les sollicitations multiples auxquelles ils font face. La tempête de 1999 est restée dans sa mémoire. J'insiste auprès des tenants de la "rationalisation" de l'organisation du territoire en France qui maudissent nos 36 000 communes (et leurs 300 000 élus), sur le rôle de veille que les élus jouent vis-à-vis des biens et des personnes, au quotidien, pour la plupart d'entre eux bénévolement, 365 jours sur 365 et sur la recherche de l'intérêt général dont ils portent témoignage.
L'ancien élu peste sur les priorités de la plupart de ses collègues : "ils s'arrachent les cheveux et mobilisent de l'argent public pour maintenir en état un réseau de voirie communale qui n'a plus forcément d'intérêt aujourd'hui, au détriment de ce qu'attendent les nouvelles générations : animations, services aux personnes, développement économique." Il se dit inquiet de voir le décalage entre ce que certains élus ruraux continuent de tenir pour prioritaire et la perception qu'en a la population. Au cours de ses mandats, il a choisi de ne plus entretenir le goudron sur une voie qui faisait double emploi. "A l'ère de la voiture, le "raccourci" qui avait un sens quand on circulait en charrette n'en a plus forcément", me dit-il.
Je passe mon temps à m'interroger et à interroger mes collègues sur les priorités que nous devons afficher en matière d'aide aux communes et sur le discours plus offensif que nous devons tenir pour faire évoluer l'action publique en milieu rural. Ce n'est pas toujours bien vu des élus ruraux et pourtant je n'ai jamais osé formuler des propositions aussi radicales que celles de cet élu charentais !
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