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30 juin 2006

Vent et courtisans

Ainsi, Lionel Jospin ne se serait pas "définitivement" retiré de la vie politique. Immédiatement, voilà que les girouettes s'affolent et prennent le vent.
Dans la compétition interne au PS qui s'est ouverte pour la présidentielle, il est désolant de voir combien les options idéologiques "définitives" des uns et des autres peuvent être oubliées au profit de celui ou celle qui, à un instant donné, paraît être le meilleur cheval. Le comble est atteint quand on "réserve sa réponse" à plus tard, c'est à dire au moment où on aura le plus de chance de savoir quel sera le camp du vainqueur.
Quand les idées ne sont plus le moteur de l'action politique, la politique se réduit à la conquête du pouvoir. La déception est forcément au bout de la route et c'est la démocratie qu'on met en péril.

Commentaires

Je suis étonné que tu n'ai pas fait mention sur ton blog du conseil national de samedi dernier et notamment de la façon de procéder pour établir la liste des candidats aux législatives.
C'est quoi ce bordel !!
Des candidats investis par les militants sont déboutés par les apparatchiks de Solférino soit pour y caser l'un de leur copain (je pense en particulier à Malek Boutih en Charentes), soit pour geler la circonscription pour les "futurs alliés".
Est-ce cela le respect de la démocratie au sein du PS ??!!!

Sans parler des candidats issus de l'immigration ou des DOM où plus d'un a mordu la poussière. Il apparaitrait même que certains de ces candidats aient reçu des menaces pour ne pas se présenter sur les listes...
Comme le dit notre camarade Malek : "Oui, il y a des pieds écrasés mais il y a surtout une réalité : un effort a été fait".
Comment peut-il dire cela alors qu'il est imposé par Hollande en Charente où il a en plus des chances d'être élu ?? Je trouve inadmissible de voir des candidats parachutés dans des circonscriptions qui ne sont pas les leurs.
Tout cela est véritablement affligeant !!!!!!!!!

Écrit par : totof | 04 juillet 2006

Je pense également que la politique ça ne doit pas être le tiercé ! C'est une grave erreur de penser que l'on peut remplacer impunément les débats d'idée par les débats de personnes, et que tout ce qui compte c'est de miser "sur le bon cheval". Quand au centre de la discussion se trouvent les idées, on l'a vu l'an dernier avec le Referendum, l'électorat (et en particulier l'électorat de gauche) sait se mobiliser. Les débats de personnes affaiblissent à la longue la démocratie, favorisent le nombre de pêcheurs à la ligne le jour des élections... Avant de penser à gagner comme un but en soi, il faut savoir pour quelle raison on veut gagner. Ceux qui finissent par l'oublier le payent toujours un jour dans les urnes . Par ailleurs, c'est également cela qui nourrit le vote en faveur du Front National : cette impression (même si, heureusement, cela est souvent faux) que peuvent avoir les électeurs qu'ils ne font que servir des intérêts personnels en votant et que les candidats seraient interchangeables, appliqueraient la même politique une fois au pouvoir. Non, c'est le devoir moral des politiques , aujourd'hui, devant une démocratie malade, (par la faute des affaires, des règlements de compte au sommet de l'Etat, de la volonté de tenir le peuple à l'écart) d'oeuvrer dans le sens d'une réconciliation entre le peuple et ceux qui le représentent. A cet égard, l'attitude de Lionel Jospin est dangereuse car les électeurs ne semblent retenir qu'une chose, d'après les réactions spontanées que l'on peut entendre depuis une semaine : "la place est bonne et tout le monde la veut". En effet, quand la motivation principale pour justifier une candidature c'est non pas le fait de présenter aux électeurs des idées différentes, un projet politique différent, mais une tête différente...Quand pour toute différenciation politique on n'a à proposer que "pourquoi pas moi" en slogan ...c'est un risque réel pour la démocratie et je pense vraiment que les français ne suivront pas. Par ailleurs, bon nombre de pré-candidatures actuelles au sein du P.S font double emploi et ne paraissent pas indispensables sur le plan du débat d'idées. Que Lionel Jospin, dont personne ne contestera l'image d'homme politique probe, ne vienne pas gâcher cette image en répondant aux appels pressants mais mal avisés de ses amis qui, c'est humain, cèdent peut-être à la nostalgie mais sans se rendre compte qu'ils jouent contre leur camp et au fond contre leur "leader". Le P.S, au final, pour convaincre les électeurs, devra les persuader qu'il saura mettre en oeuvre une autre politique que celle de la droite, qu'il fera ce qu'il annonce et que cela est réalisable. Plus l'élection approchera et plus ce sont les choix de société qui seront en vedette et la conviction , (et la clarté), avec laquelle les candidats sauront les défendre. Le débat interne au sein du P.S devra bien avoir lieu et on ne pourra pas faire l'impasse sur les enjeux évoqués lors de la campagne pour le Referendum l'année passée. Ce serait catastrophique de tout ramener à des histoires de personnes, de même que ce serait une erreur de trop jouer sur la confusion des lignes entre la gauche et la droite . N'offrons pas aux électeurs le seul spectacle de la cuisine politicienne ( qui peut être en effet affligeant ), ils ont besoin de souffle, d'ambition pour la France, et de voir surtout que c'est d'eux avant tout que l'on s'occupe.

Écrit par : Pierre | 06 juillet 2006

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