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04 septembre 2006

Faire la Révolution fiscale

Je me suis donné pour règle de lire les livres de chacun des candidats du PS, affirmé ou supposé, à la présidentielle. Après celui de Hollande dont je vous ai rendu compte le 29 mai dernier, j'ai choisi Faire la Révolution fiscale de Jack Lang.
C'est un bouquin passionnant que l'on devrait mettre dans le kit de base du militant de gauche : plaidoyer pour l'impôt, indispensable pour bâtir une société commune, le livre est celui d'un prof de droit fiscal, argumenté et étayé par quelques chiffres bien sentis. Les lignes de réformes fiscales indispensables pour plus d'efficacité et plus de justice sont tracées. J. Lang défend l'idée que l'impôt n'est pas l'ennemi de l'emploi sous réserve que l'on allège le coût des emplois les moins qualifiés. Il réfute l'idée d'une fusion de la CSG avec l'impôt sur le revenu (pourtant défendue par le PS), tord le coup à la TVA sociale, propose une rénovation sérieuse des impôts locaux sans "jeter le bébé avec l'eau du bain", défend la taxe professionnelle (à rénover) comme étant un des impôts sur le capital qu'il ne faudrait pas supprimer sauf à faire porter encore un peu plus les contributions sur le travail, prône la mise en commun de la taxe professionnelle à l'échelon national pour assurer la péréquation, dénonce les discours égoïstes sur l'autonomie fiscale. Je suis ravie de voir, sur le sujet de la fiscalité locale, combien son analyse et ses arguments convergent avec ce que je défends.
Petite déception tout de même sur la fiscalité écologique : le sujet est esquissé sans être vraiment approfondi, pas plus que ne sont traitées les conséquences d'une forte fiscalité écologique sur les ménages modestes. Mais on imagine que le professeur Lang appliquerait la leçon répétée à maintes reprises dans son ouvrage : il ne faut pas vouloir faire faire plusieurs choses à la fois à un impôt au risque d'inventer des usines à gaz, avec des exonérations multiples et finalement incompréhensibles et des pertes substantielles de ressources pour l'Etat. Et si l'on veut corriger, mieux vaut le faire par des systèmes d'aides publiques ciblées complémentaires qu'en renonçant à un impôt largement payé.
A lire absolument.

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