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13 septembre 2006

Etre collégien ou la dictature des marques

Récemment, je discutais avec deux jeunes, filles d'amis qui habitent dans la Creuse. L'une entrait en troisième, sa soeur aînée en terminale. La plus jeune n'avait aucune envie de faire sa rentrée, pour une année encore, au collège de Felletin. Parmi les raisons invoquées, la dictature des marques et les moqueries quand on n'en porte pas. Même si leurs parents ont quitté Paris et sa banlieue il y a plus de vingt ans, même si elles-mêmes sont nées en Limousin, elles n'en restent pas moins filles de "nouveaux arrivants" au milieu des enfants de paysans. Notre échange s'élargit sur la difficulté d'être différent dans un groupe quand on est adolescent.
Au lycée à Limoges, son aînée se perd dans la foule et, avec l'âge, n'a plus ces difficultés.
S'il n'est pas facile d'être fille de "nouveaux" arrivants hyper-intégrés à Felletin, dans un collège de 200 élèves, qu'est-ce que ça doit être pour un gosse d'allocataire du RMI au Châtelet-en-Berry (120 enfants) ...

Commentaires

A propos de l'éducation, un article très intéressant est à lire sur le site 2007 la gauche (www.2007lagauche.fr), à propos des débats autour de la carte scolaire. Il y est rappelé les enjeux profonds de ce dossier et permet d'aller voir un peu plus loin que ce qui constitue une fausse bonne idée (la suppression de la carte scolaire) et qui est en fait une vraie idée libérale. Il faut bien mesurer, d'autant plus quand on est de gauche, quelles seraient les conséquences d'une suppression de la carte scolaire : mise en concurrence des établissements scolaires, dans une perspective libérale, orientation de l'école vers la marchandisation des savoirs, renforcement des ghettos scolaires et du secteur privé, accroissement des inégalités...Prendre le prétexte des problèmes actuels (qu'il ne s'agit pas de nier) pour, au lieu de proposer des améliorations ( ou de voir que le problème essentiel est l'existence de ghettos sociaux en France), casser un système qui peut aussi, tout de même, dans bien des endroits en France, jouer un rôle positif en faveur de la mixité sociale, c'est dangereux. Avec la carte scolaire actuelle les résultats sont peut-être moyens, mais sans la carte scolaire, nous assisterions à une forte augmentation des difficultés et des inégalités. Je crois que, au moins à gauche, cela doit être précisé !

Écrit par : Pierre Dedet | 14 septembre 2006

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