18 septembre 2006
Démocratie participative : ne pas galvauder une belle idée
Il est affligeant de voir combien le thème de la démocratie participative est en train d'être galvaudé. On qualifie maintenant de démocratie participative toute consultation permettant de faire émerger des intérêts particuliers et de les faire triompher.
Par exemple, croit-on que la question de l'emplacement ou du fonctionnement d'un équipement public dans une ville ne concerne que ses usagers du moment ? Est-ce que l'on ne pourrait pas souhaiter que le nombre d'usagers s'élargisse ce qui devrait conduire à recueillir l'avis de ceux qui ne sont pas usagers bien autant que l'avis de ceux qui le sont ? Est-ce que cela ne pose pas des questions plus larges d'urbanisme ?
Je crois extrêmement utile de débattre avec la population des choix à faire pour éclairer les avis des uns comme des autres, des élus comme des habitants ou des agents des collectivités locales : éclairer des avis c'est à dire échanger les clés pour comprendre toutes les implications des décisions. Je crois aussi utile de partager des ambitions pour faire aboutir des projets ou des politiques publiques qui doivent souvent s'appuyer sur des acteurs privés pour aboutir. Mais je me méfie de la tendance actuelle qui veut qu'au nom de n'importe quelle consultation ou n'importe quel sondage, on abdique sa responsabilité politique qui devrait consister à rechercher l'intérêt général : les parents d'élèves veulent scolariser leurs enfants où ils veulent, c'est bien ; les Berruyers veulent des trottoirs propres, on ne se donnera pas la peine de leur expliquer les enjeux d'investissements plus stratégiques pour l'avenir, ...
La liberté individuelle est un bien des plus précieux. Mais le souci de l'intérêt général n'est pas liberticide. Au contraire, il est garantie de libertés en particulier pour les plus faibles. Il ne faudrait pas l'oublier.
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