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07 octobre 2006

Conseil National du PS

Le Conseil National du PS se réunissait ce matin pour enregistrer les candidatures internes pour la présidentielle. Il s'est déroulé dans une ambiance plutôt dépassionnée. On pouvait penser que, devant cette instance interne, il n'était pas nécessaire de s'arracher les tripes. Et pourtant, nombreux sont ceux, même parmi les responsables nationaux du PS, qui n'ont pas encore fait ou pas encore dit leur choix.


Harlem Désir, intervenant au nom des amis de Lionel Jospin ne cachait pas sa déception qu'un rassemblement n'ait pu avoir lieu autour de la candidature Jospin. Henri Emmanuelli, fidèle à sa ligne politique, rappelait que la gauche n'était pas là pour suivre le mouvement (mondialisation libérale, montée de l'extrême-droite) mais pour le combattre, sans aller jusqu'à afficher le choix d'un candidat. Pascal Buchet, parmi d'autres, faisait part de son hésitation ou de son refus de se prononcer. Il y a donc encore matière à réflexion et débat, même parmi les "éléphants", et c'est bien.
Chaque candidat avait dix minutes pour s'exprimer. J'ai retenu quelques idées.
Strauss-Kahn reprend à son compte les engagements historiques de la gauche et veut élargir nos combats à de nouveaux défis : l'après-pétrole et le vieillissement de nos sociétés. Il insiste surtout sur le fait que des progrès sociaux ou environnementaux ne seront possibles que si la croissance est présente : mais il ne dit pas que le rôle de la politique est de créer les conditions de la croissance. La croissance semble être une donnée extérieure à la politique dont il ne resterait aux représentants des peuples qu'à partager au mieux le fruit - ce qui correspond à la pensée social-démocrate européenne. Enfin, il insiste sur l'internationalisme du socialisme et réfute le lien entre national et social.
Ségolène Royal salue ceux qui se sont retirés de la compétition. Elle reprend à son compte les têtes de chapitre du projet socialiste. Elle défend les propos qu'elle a tenu à Vitrolles en insistant sur la nation comme repère d'appartenance : Jaurès est appelé à la rescousse pour contrebalancer les propos de Blum, qui réfutait, en 1933, cette référence. Elle défend l'idée que la démocratie participative n'est pas le populisme mais au contraire un rempart contre le populisme : j'en suis assez d'accord, sous réserve de préciser ce que l'on met derrière les mots ... et les actes !
Laurent Fabius fait appel à la tradition socialiste du débat pour souhaiter un débat de fond au sein du parti. Il rappelle les quatre défis principaux à relever : le pouvoir d'achat des salariés et petits retraités ; l'allongement de la durée de la vie ; l'écologie ; une République nouvelle. Il inscrit notre débat dans l'actualité pour souligner, face à des dossiers précis, les différences d'approche. La droite privatise GDF ; nous avons inscrit, dans notre projet, la perspective d'un pôle public de l'énergie pour la sécurité énergétique et la maîtrise des tarifs grâce à une renationalisation d'EDF et GDF : il faut s'y tenir et ne pas considérer d'ores-et-déjà la privatisation comme irréversible. Airbus annonce des délocalisations d'activités en dehors des frontières de l'Europe en raison d'un euro trop fort : nous devons continuer à défendre une autre politique économique et monétaire en Europe. Il souligne des désaccords : sur la régionalisation de compétences qui doivent rester à l'Etat (justice, immigration, ...) ; sur la carte scolaire ; sur la prise en charge des primo-délinquants. Enfin, il réfute la tentation de reprendre à notre compte les thèmes de la droite au risque de courir derrière elle.
François Hollande a conclu la réunion dans un certain brouhaha : exercice probablement difficile et sans doute douloureux que de constater que, n'étant pas candidat, sa parole n'a plus la même qualité d'écoute.

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