29 janvier 2007
Budget Solidarités du Conseil Général
J'ai présenté ce matin le budget des Solidarités du Conseil Général dont j'ai la charge.
C'est un budget de 101 millions d'euros, en hausse de 6 millions d'euros par rapport à 2006. En face de ces 101 millions d'euros, on trouve 46,5 millions de recettes. Que sont ces recettes ? La compensation (partielle) de la dépense d'Aide Personnalisée à l'Autonomie pour les personnes âgées ; le transfert (partiel aussi) de l'allocation du RMI par l'Etat ; la contribution de la CAF aux fonds sociaux et de diverses autres recettes. Les recettes sont en hausse de 3 millions d'euros par rapport à 2006. Au total, l'effort financier fait par les contribuables du Cher augmente de 2,5 millions d'euros soit d'environ 4,8 %. Pour l'essentiel, on va le voir, il s'agit d'un effort de solidarité en hausse vis-à-vis des personnes âgées.
Ces 101 millions de dépenses se répartissent en gros comme suit : 43 millions pour lutter contre la pauvreté ; 38 millions en direction des personnes âgées ; 19 millions pour l'enfance.
Le budget de lutte contre la pauvreté est prévu en hausse de 3 % seulement : il comprend l'allocation du RMI versée aux familles, la prise en charge des contrats d'avenir, le programme départemental d'insertion et les fonds sociaux. Pour les fonds sociaux, nous augmentons de 17 % les moyens disponibles grâce à une intervention généreuse de la CAF, sans effort supplémentaire des contribuables du Cher : cela va permettre de venir en aide à tous ceux qui sont en-dessous du seuil de pauvreté, beaucoup de travailleurs pauvres. Pour le RMI, nous avons été raisonnablement pessimistes en prévoyant une augmentation de 2 % seulement du nombre d'allocataires en 2007. Nous avons, je crois, été réalistes en inscrivant un écart de plus de 4 millions d'euros entre la dépense prévisionnelle pour l'allocation du RMI et ce que nous attendons en compensation de la part de l'Etat. 4 millions d'euros pour une dépense qui devait être compensée "à l'euro près", c'est beaucoup !
Le budget pour l'enfance augmente lui aussi de 3 % environ. Il correspond à une augmentation des moyens pour mieux suivre les jeunes et les familles qui ont du mal à élever leurs enfants. Le nombre d'enfants concernés a augmenté en cours d'année.
C'est le budget en faveur des personnes âgées qui augmente le plus fortement : +9,6 %. Il s'agit pour l'essentiel de dépenses qu'on appelle "obligatoires" : on est "obligé" de verser l'aide personnalisée d'autonomie aux personnes âgées qui en ont besoin comme on est "obligé" de prendre en charge le coût des maisons de retraite pour les personnes dont les revenus sont trop faibles. L'augmentation du nombre de personnes âgées pèse donc directement sur le budget départemental. Mais il ne faut pas seulement le déplorer. L'Allocation Personnalisée d'Autonomie à Domicile, ce sont environ 600 emplois ; les maisons de retraite, ce sont environ 2200 emplois dans le département, en hausse prévisionnelle de près de 600 emplois en 7 ans du fait de l'amélioration de la qualité de prise en charge qui se met en place depuis début 2002 (les "conventions tripartites").
Pour les spécialistes, encore quelques indications : l'allocation personnalisée d'autonomie à domicile représente 17 millions d'euros, en hausse de 43 % entre 2003 et 2006, hausse qui accompagne l'augmentation du nombre de bénéficiaires sur la même période (+30 %). L'allocation personnalisée d'autonomie en établissement (10 millions d'euros) a augmenté beaucoup plus vite (+80 % sur la même période pour une augmentation minime du nombre de places en maisons de retraite). L'aide sociale (la prise en charge par le conseil général du prix d'hébergement que les familles ne peuvent pas payer) se monte à 11 millions d'euros, en hausse de 13 % pour suivre l'augmentation des tarifs. Cela signifie que c'est bien en établissement que les efforts financiers les plus importants ont été consentis et qu'il est donc juste et nécessaire de faire un effort complémentaire pour le soutien à domicile.
Un des objectifs pour 2007 est de travailler sur la nature des emplois d'aide à domicile pour en faire des emplois de qualité en termes de temps de travail, de nature des contrats, de reconnaissance des compétences professionnelles. C'est un chantier ambitieux mais indispensable, politiquement et socialement.
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