18 février 2007
Vignes et eau
En cette période compliquée, j'ai recherché la fatigue physique pour déjouer la fatigue nerveuse. Les 25 km de la ronde sancerroise feront l'affaire.
Nous avons récemment débattu au Conseil Général sur les conditions à poser quand nous aidons aux aménagements hydrauliques dans le vignoble sancerrois. Les dégâts faits à plusieurs reprises ces dernières années sont bien sûr dus à des pluies exceptionnelles. Ils ont aussi et peut-être surtout pour origine un aménagement de l'espace particulièrement imprévoyant.
Les parcelles de vigne ont été agrandies au dépens des broussailles et talus qui ralentissaient les flux d'eau. Les rangs de vigne s'allongent, droits sur la pente, permettant à l'eau de prendre de la vitesse et d'arracher la terre. Les chemins sont bétonnés ce qui évite, certes, l'entraînement de la terre mais accélère le ruissellement. Il serait choquant que la collectivité publique finance de très lourds travaux d'aménagement (bassins, retenues, ...) dus à des systèmes de production intensifs si ces systèmes ne faisaient pas l'effort d'évoluer.
L'enherbement des inter-rangs fait partie des techniques conseillées pour limiter l'érosion. Je ne suis pas sûre qu'elle limite beaucoup le ruissellement pour autant (autrement dit, il y a toujours autant d'eau en bas de pente mais elle est moins boueuse) : à vérifier. Le conseiller général du secteur essayait de nous faire croire que la technique se développait beaucoup. Après 25 km en boucle dans le vignoble, je peux affirmer que l'enherbement reste très minoritaire, y compris dans le secteur sensible de Sury-en-Vaux. Je reconnais cependant qu'il a sensiblement progressé. Si on est optimiste, c'est ce que l'on retiendra ?
Je crois aussi (je veux croire !) que l'arrachage des broussailles est maintenant limité.
Le vignoble sancerrois - il n'est pas le seul ! - démontre comme une évidence à quel point une société peut être imprévoyante ... et égoïste ! Quand j'entends dire qu'"on en a marre de payer pour les autres" en pointant des personnes démunies, je me dis qu'on pourrait aussi "en avoir marre de payer pour les autres" qui, pour gagner plus d'argent, laissent à la charge de la collectivité le soin de réparer les dégâts qu'ils font. Ce propos dépasse largement le Sancerrois ...
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Commentaires
Votre compte-rendu de vos pérégrinations sancerroises est pertinent; après tout, un contact de visu sur le terrain, permet de se forger une idée de la réalité. Je rejoins votre analyse faite par rapport aux aménagements : que la collectivité publique s'implique pour aider le vignoble dans l'intérêt général : d'accord; il est bon également que les "acteurs" du vignoble s'impliquent - au moins à même hauteur - ; quand ils le veulent, ils le peuvent : la maison des sancerres - que j'ai visité et où j'ai emmené des amis - est une vraie réussite voulue et réalisée par les vignerons. Alors, l'eau, si précieuse - mais dévastatrice dans les vignes - ne devrait pas être un problême, même au pays du sancerre que j'apprécie.
Écrit par : meunier | 19 février 2007
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