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05 juin 2008

Inélégance

Je lis, aujourd'hui, dans la NR, l'annonce par Madame Fenoll du projet de voie cycliste le long du canal de Berry.
Elle ne manque pas culot !

Le projet de vélo route est un projet sur lequel nous avons travaillé, avec le soutien du Conseil Général, dans le cadre du Syndicat Mixte du Canal de Berry que je préside depuis 2004. En 2004, les positions étaient inconciliables entre amoureux du canal et de la navigation, élus d'ici et élus d'ailleurs, financeurs, défenseurs de l'environnement. Cette absence de consensus menaçait gravement l'avenir du canal : pas de projet consensuel et ambitieux, pas de financement ; pas de financement, pas d'entretien ; pas d'entretien, pas de valorisation possible ...


Avec quelques élus du bureau du syndicat comme Bernard Jamet, le Maire de Drevant, Pierre Caldi, de Sancoins, Monsieur Alvarez, alors Maire de Parnay, Guy Dallois sur Plaimpied, Cathy Bouguereau, de Thénioux, nous avons travaillé à rendre crédible l'idée d'une vélo-route qui partirait (comme le canal), de la Loire et rejoindrait le Cher (et de là, éventuellement, la Loire, à Tours). D'autres, au fur et à mesure que l'idée cheminait, s'y sont associés : Alain Tanton, Monsieur Mousset, à Mehun, Monsieur Adolf, Monsieur Jacob, Monsieur Deleuze, Monsieur Regrain, à Epineuil, ... puis tour à tour pratiquement tous les Maires des communes traversées par le canal. Le soutien de Jean-Pierre Magnoux, alors Vice-Président du Conseil Général au tourisme ne nous a jamais fait défaut.

Nous avons associé les pêcheurs à ce début de réflexion (qu'il faut prolonger dans le cadre d'une charte) ; retenu l'attention des cavaliers avec lesquels il faudra dialoguer ; ouvert une discussion avec des naturalistes, ici socieux de privilégier l'eau pour l'Auron, là signalant des espèces remarquables en bord de canal. Nous avons soutenu le projet d'inscription du pont-canal de la Tranchasse pour le sauver d'un effondrement à redouter. Nous travaillons avec la Préfecture pour éclaircir l'entrelas juridique ; nous contribuons à chercher un compromis positif pour que "le canal" respecte les nouvelles contraintes de prélèvement d'eau dans le milieu naturel sans perdre toute capacité d'alimentation en eau.

Le Conseil Général a repris l'idée de la vélo-route et a négocié avec la Région les crédits nécessaires pour financer une étude paysagère permettant de proposer, tout au long du linéaire du canal, une "mise en scène" qui fasse de l'itinéraire un parcours remarquable. Un concours d'architecte paysager sera lancé par l'Assemblée départementale en juin prochain.

L'histoire veut que les structures s'empilent : le syndicat que je préside est chargé de l'animation et du développement touristique, de l'alimentation et de la gestion de l'eau, et a vocation à s'étendre sur l'Allier et le Loir-et Cher, respectivement origine d'une branche du canal et prolongement de celui-ci. Mais il ne fait pas les travaux d'entretien. Pour cela, il existe dans le Cher trois syndicats "de travaux", un au sud, un au centre, un à l'ouest. C'est un de ces syndicats que préside Madame Fenoll depuis deux mois, à la suite d'Alain Tanton.

Avec Pascal Méreau, Vice-Président du Conseil Général en charge du tourisme, j'ai présenté le projet de canal de Berry à vélo, à la nouvelle présidente de syndicat de travaux qu'est V. Fenoll il y a environ un mois. Cela me paraissait normal et surtout dans la continuité de ce que j'avai bâti depuis 4 ans : un consensus sur le dossier.

Pendant tout ce temps-là, j'ai communiqué parcimonieusement, évitant d'identifier le projet à ma seule personne pour éviter les blocages politiques qu'on peut toujours voir apparaître. Les rares interventions ont toujours été collectives. Je suis convaincue que cela a contribué à faire de ce projet un projet partagé.

J'ai donc trouvé particulièrement inélégant de la part de cette nouvelle venue sur le canal qu'elle s'approprie le projet avec ses seuls amis. Surtout que pour que ça marche, il faudra bien les financements départementaux et régionaux. Ce n'est pas seulement inélégant : c'est idiot !

Commentaires

"Pendant tout ce temps-là, j'ai communiqué parcimonieusement, évitant d'identifier le projet à ma seule personne pour éviter les blocages politiques qu'on peut toujours voir apparaître."

beaucoup à droite n'ont pas eu cette intelligence politique concernant le projet de passage d'un TGV par Bourges.

La droite locale, n'a aucune morale, aucun respect. Elle veut donner des leçons de pragmatisme alors que tout respire en elle l'idéologie droitière. Elle en appelle à "la responsabilité politique dans l'intéret des habitants" et à "l'union sacrée" mais elle fait tout pour tirer la couverture à elle, insulter et mépriser ceux qu'elle appelle à l'union. Elle ne veut pas l'ouverture, elle veut absorber les plus opportunistes détruire par le mensonge et la calomnie les plus honnetes gens.

Et pourtant, c'est ce qui lui permet de gagner. Présidentielles, municipales à Bourges, et peut-être conseil Régional. toujours avec les mêmes méthodes.

Et si la gauche décidait d'arrêter d'être dûpe ?

Écrit par : Jean-Michel Pinon | 07 juin 2008

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