16 juin 2010
Plenel à Bourges
Journée bien remplie, avec, en conclusion, la conférence d'Edwy Plenel, invité par l'association Bourges Démocratie. Partant de l'engagement de Victor Hugo, dès 1848, pour défendre à même niveau, et le vote des citoyens, et la totale liberté de la presse, condition pour que les citoyens se forgent librement une opinion, il a présenté un plaidoyer pour un journalisme d'enquête, de reportage et d'analyse. Un appel à la recherche de la "vérité des faits", à laquelle les citoyens peuvent contribuer, et Internet est, en ce sens, devenu un outil particulièrement utile. Un appel à l'indépendance financière de la presse, à protéger par la loi, ce qui n'est pas le cas en France contrairement à ce qui existe dans d'autres démocraties.
Cette question de la vérité des faits me touche particulièrement. Au cours de ces dernières années, le débat politique a glissé d'une confrontation d'opinions à partir de faits constatés en commun vers une confrontation de "vérités" qui s'opposent et parmi lesquelles trop de journalistes ne cherchent pas à discerner les faits. Dans ce contexte, plus aucun débat démocratique n'est possible et plus aucune parole politique n'est crédible. C'est, à mon sens, une très grave atteinte à la démocratie, dont les politiques sont évidemment les premiers responsables mais dont trop de journalistes se rendent complices.
Un exemple ? La question de la compensation financière des transferts de compétence. Jamais, alors que les faits étaient faciles à établir, la presse n'a tranché entre ce que dénonçait à juste titre la gauche et ce que niait la droite. Comme si chacune avait sa vision des faits et que l'une valait bien l'autre. Et ce n'est pas la presse mais le combat acharné des élus de gauche, puis le travail d'investigation précis de la Cour des comptes (merci au défunt Philippe Seguin) .... et enfin l'évidente réalité de la contrainte financière obligeant y compris les élus de droite à changer de discours, qui ont enfin permis qu'il soit admis par tous (sauf par l'UMP du Cher, mais c'est anecdotique), y compris par le Premier Ministre, que la situation financière des départements n'était plus tenable. A partir de là, les solutions de droite ne seront probalement pas les solutions de gauche mais cela relève du débat démocratique normal, chacun assumant alors clairement ses choix.
Oui, le combat de Plenel pour une presse libre mérite d'être partagé et relayé, même quand il dérange ... et le moins qu'on puisse dire est qu'il a su déranger les socialistes !
Merci à vous pour votre conférence à Bourges.
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