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16 mai 2011

Anne-Marie Guillonneau

Anne-Marie Guillonneau est décédée ce dimanche. Elle était une militante et surtout une amie à laquelle, avec les socialistes, je veux rendre hommage.

Conseillère Municipale de Bourges depuis 2001, Anne-Marie Guillonneau était une femme engagée pour changer la vie et dénoncer les injustices.

Toute sa vie, elle a épousé les combats de son époque. Elle faisait souvent référence au militantisme de sa jeunesse, qui prenait racine dans les grands mouvements des années 60 et 70, mai 68, les luttes contre les dicatures sud-américaines, la guerre du Vietnam, la mise en cause de l'impérialisme américain et derrière lui du capitalisme et qui cherchait des alternatives qui ne soient pas elles-mêmes des dictatures. Dans les années 60 et 70, alors que des femmes mourraient encore lors d’avortements dans des conditions sordides, elle défendait leur droit à l’avortement et à la contraception. Elle n’a cessé de prendre à son compte la cause et la promotion des femmes, applaudissant la parité en politique instituée par Lionel Jospin et insistant en particulier pour que les noms des rues de Bourges valorisent les femmes autant que les hommes.

Pédagogue, Anne-Marie a commencé sa carrière en milieu rural, institutrice parcourant la campagne à vélo pour remplacer ses collègues. Elle a travaillé ensuite avec des enfants délinquants et pour elle, cela ne faisait aucun doute : les jeunes étaient d’abord des enfants à qui la société devait une éducation et un accompagnement. Enseignante ensuite en SEGPA, elle s’est attachée avec ténacité à accompagner des jeunes en difficulté à l’école pour qu’ils trouvent leur place dans la société. Ils sont nombreux ceux qui l’ont connue à cette époque et c’est toujours avec reconnaissance qu’ils la croisaient à Bourges, en particulier sur les marchés de Bourges nord.

A sa retraite, elle a mis ses talents de pédagogue au service de ceux qui en avaient besoin. Ainsi, l’un a appris à lire, l’autre a préparé avec succès un concours d’aide-soignante : sa disponibilité était totale. Ces dernières années, c’est à des enfants victimes qu’elle a aussi offert de son temps, prenant la responsabilité de les accompagner comme « administrateur ad hoc » dans les procédures judiciaires auxquelles ils étaient confrontés, souvent du fait des actes commis par leurs propres parents. Ces accompagnements la marquaient toujours beaucoup.

En 1997, Anne-Marie choisit, avec son mari Patrick, de rejoindre, à Bourges, le Parti Socialiste. Elle y joue, alors, un rôle important, faisant le lien entre les uns et les autres, accueillant de nouveaux militants, s’impliquant dans les évènements petits ou grands qui font la vie d’un parti politique. Elle prend naturellement place dans les listes municipales en 2001 puis en 2008. Jusqu’à ce que sa maladie la contraigne à restreindre ses activités, elle était très présente dans les commissions pour suivre les dossiers. On lui doit en particulier la mise en cause des tarifs de cantines à Bourges qu’elle a sûrement contribué à faire évoluer au profit des familles modestes. Au CCAS, elle s’efforçait d’obtenir, pour celles et ceux qui en avaient besoin, l’aide qui lui semblait juste et nécessaire, s’indignant que l’on puisse juger la vie des gens.

Il faut enfin rappeler son engagement auprès de familles étrangères sans-papiers et son parrainage de plusieurs familles.

Anne était aussi une femme de coeur, toujours à l'écoute de celles et ceux qui frappaient à sa porte. Profondément attachée à ses enfants et petits-enfants, elle savait aussi être disponible pour ses amis. Pour m'être assise si souvent à l'improviste derrière la table de la cuisine, je sais combien elle et son mari Patrick, étaient des amis fidèles.

Anne-Marie savait que l’indignation est un puissant levier pour changer la société. Sa façon de ne jamais renoncer à combattre une décision qui ne lui paraissait pas juste pouvait agacer ou surprendre : elle témoignait de son extraordinaire capacité d'indignation et de sa ténacité dans ses combats. 

Que son mari, ses enfants et petits-enfants, soient assurés de notre reconnaissance à son égard et de toute notre affection.

Commentaires

Merci Irène pour cet hommage auquel nous sommes nombreux à nous associer. Nous sommes tous orphelins depuis hier. Les mots sont durs à trouver ... et nos pensées vont vers sa famille.

Son chemin doit être pour nous un exemple. Anne-Marie était une combattante. L'espoir l'accompagnait. Elle nous a tant appris, tant donné tant sa générosité était grande. Elle a su nous transmettre l'importance de l'engagement et du militantisme.

Ces dernières années, je suis heureuse d'avoir partagée à ses côtés des débats, notamment sur l'école, qu'elle animait dans sa fonction de secrétaire du pôle "Vie citoyenne" à la fédération du parti socialiste.

Il nous revient désormais de poursuivre le combat. Qu'elle compte sur nous comme nous avons pu compter sur elle.

Écrit par : Pascale | 17 mai 2011

Toutes mes condoléances, c'était une femme extraordinaire dans la conversation. Je ne l'ai connue qu'en la visitant à l'hôpital dans le cadre d'une association de visite des malades... J'ai un souvenir très ému de son intelligence et de la lumière qu'elle apportait dans les conversations...
Je me joins vraiment à la peine de la famille...

Écrit par : Rafael Vaillant | 24 mai 2011

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