Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

14 mai 2011

Justice

J'ai répondu mercredi à l'invitation des magistrats et personnels du Ministère de la Justice pour aller visiter le Palais de Justice de Bourges et échanger avec eux sur leurs conditions de travail.

Incontestablement, les moyens manquent. Matériellement, le Palais de Justice, digne monument, n'est plus guère adapté à ce que l'on considère comme le minimum en matière d'accueil du public : accessibilité médiocre voire inexistante pour les personnes handicapées ; bureaux encombrés dans lesquels la circulation en cas d'évacuation d'urgence pourrait être ralentie ; conditions d'accueil des justiciables peu sûres pour les personnels ; ... Quand on pense aux normes que les conditions de sécurité imposent aux collectivités locales ...  

Incontestablement aussi, les moyens humains manquent aussi. Les redécoupages de cartes judiciaires ont conduit à une diminution des personnels et à l'augmentation des distances pour les justiciables et parfois pour les professionnels. De ce fait, les journées se rallongent ou permettent de traiter moins d'affaires. Les délais s'allongent ; des priorités doivent être mises sur le plus prioritaire parmi les choses prioritaires, rendant la justice toujours moins compréhensible (et donc moins juste) aux yeux des justiciables. Les personnels s'épuisent.

Alors même que la droite affiche un activisme permanent en matière de sécurité, les conditions dans lesquelles la justice est rendue ruine tout effort : quel que soit le regard que l'on porte sur les lois, à quoi bon les multiplier pour mettre en place des peines planchers de prison ferme si les prisons sont pleines ... et les directives données pour trouver des peines de substitution ? à quoi bon vouloir réduire la délinquance si les moyens donnés aux services d'application des peines et aux services pénitentiaires en charge de préparer la réinsertion des détenus diminuent ? On pourrait multiplier les exemples.

Au total un beau gâchis, malheureusement partagé avec nombre de services publics d'Etat aujourd'hui en lambeaux.

 

Les commentaires sont fermés.